Les relations entre la Sûreté nationale et les médias connaissent, ces dernières années, une évolution croissante, selon le professeur à l'Ecole supérieure de l'information et de la communication et président de l'Association algérienne des études stratégiques, Mohamed Khodja. Et ce, grâce à une nouvelle vision que la Sûreté nationale a adoptée en matière de communication dans le but de se rapprocher au maximum du citoyen. « La définition même du concept de la sûreté a évolué. Aujourd'hui, dans le monde, on parle de sécurité humaine que la police nationale s'emploie à traduire via plusieurs mécanismes », a expliqué Khodja lors du forum de la Sûreté nationale qui s'est tenu jeudi dernier. Le plus important de ces mécanismes est le renforcement de la collaboration et des rapports entre les médias et la Sûreté nationale, en facilitant notamment l'accès à l'information. Il a indiqué, à ce propos, que la Sûreté nationale ne se contente pas d'informer les citoyens sur ses activités, mais donne aussi l'opportunité aux médias d'apporter à l'opinion publique de nouveaux éléments, en mettant à leur disposition les informations dont ils ont besoin. « Le droit à l'information est partie intégrante des droits de l'homme, d'où le concept de la sécurité humaine. Informer le citoyen implique aussi une contribution de sa part dans la lutte contre toutes sortes de crimes », souligne-t-il. Dans ce contexte, il a signalé la collaboration grandissante entre la police nationale et le mouvement associatif dans la lutte contre les crimes, la drogue, la violence... Le conférencier estime, par ailleurs, que le forum de la Sûreté nationale est également un mécanisme de la plus haute importance dans le domaine de la communication. Ce forum, animé par des experts dans tout ce qui touche à la sûreté, pourrait même, d'après lui, se transformer en une institution autonome chargée d'analyser et d'apporter des solutions aux préoccupations quotidiennes des citoyens en matière de sécurité. « De tels mécanismes favorisent l'émergence de l'approche de proximité que la police nationale ambitionne d'instaurer ainsi que la propagation de la culture sécuritaire », dit-il, notant que la présence de la police nationale sur les réseaux sociaux contribue aussi à développer le rapport de proximité avec les citoyens. Khodja a attiré l'attention, en outre, sur le grand intérêt accordé par les services de la Sûreté nationale aux ressources humaines et à la formation continue pour développer d'autres moyens de communication. « Le secteur de la sécurité va de plus en plus vers ce qu'on appelle le power soft ou pouvoir pacifique. Cela consiste à inciter la société civile à contribuer à l'action sécuritaire, sans subir de pression. Cela dit, le succès de la coopération entre la Sûreté nationale et la société civile dépend aussi de la contribution des autres institutions, tels l'éducation et les organes de presse », précise-t-il lors de ce forum durant lequel un hommage a été rendu à l'auteur algérien Zoheir Ihaddaden, à l'occasion de la Journée nationale de la presse.