Que pensent les partis politiques du message du président de la République à l'occasion de la Journée nationale de la presse ? Quels sont leurs avis par rapport à la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite ? La liberté de la presse est-elle respectée sur le terrain après avoir été consacrée dans les textes et les discours officiels ? Les avis sont partagés. Selon le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chiheb, le message du chef de l'Etat est « positif à plus d'un titre ». Il a expliqué que le président de la République a réitéré son grand « attachement » à la liberté de la presse, à la protection du droit à l'information et à la protection des journalistes.Chiheb a soutenu que la liberté de la presse est bel est bien consacrée par les textes et les discours officiels. Selon lui, les choses avancent « sûrement ». « Si on suit le chemin qui est tracé par le Président, on va certainement progresser davantage », a-t-il dit. Dans ce contexte, notre interlocuteur a évoqué la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite. Il a indiqué que celle-ci est une « autre façon » de viser la professionnalisation de la presse dans le respect de l'éthique et de la déontologie. Chiheb a insisté sur l'importance pour les journalistes de faire la distinction entre la liberté d'expression et la diffamation. Le porte-parole du RND pense que la meilleure protection possible pour les journalistes serait de les mettre dans les meilleures conditions de travail et de garantir l'accès aux sources d'information. Selon lui, l'accès à l'information est plus que fondamental. « Le journaliste doit jouir de moyens et de liberté pour exercer son métier », a-t-il plaidé. Même son de cloche chez le président de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli. Il a estimé que le message du président de la République est « encourageant » et qu'il s'inscrit en droite ligne de sa volonté de consolider la liberté de la presse. Il a fait savoir que celle-ci constitue un défi majeur à relever car « la presse doit être libre mais responsable, loin de toute forme d'injure ».Dans cette optique, notre interlocuteur a qualifié de « significatif » le passage du message du Président exhortant de placer l'intérêt national avant celui de toute autre personne ou organisation. Sahli a estimé que la corporation a obtenu des acquis, et ce, depuis 1988, avant que ces derniers ne soient renforcés dans le cadre des réformes politiques de 2011. « Il y a une liberté qui s'exerce sur le terrain », a-t-il soutenu. Au sujet de l'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite, le président de l'ANR a salué cette décision qui aura le mérite de « veiller à la professionnalisation » du métier. Au sujet de la presse électronique dans le message du Président, le même responsable n'y voit aucune menace. Bien au contraire, « il est temps d'organiser cette presse à travers des textes de loi et une réglementation très stricte tout en garantissant sa liberté », a-t-il ajouté. Pour sa part, Naâmane Laouar, vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a estimé que le président de la République a « raison » d'exhorter les médias à défendre les intérêts du pays avant toute autre considération. Il a estimé que l'intérêt national prime sur tout. Laouar veut que le message du chef de l'Etat concernant la nécessité de placer l'intérêt national au-dessus de toute considération individuelle ou de groupe soit consacré sur le terrain. Le responsable du MSP a soutenu que la liberté de la presse existe chez nous. « Ce serait mentir de dire que rien n'a été fait pour promouvoir la liberté d'expression », a-t-il lancé. Toutefois, précise-t-il, les journalistes sont confrontés à plusieurs obstacles dans l'exercice de leur métier d'informer. Il a évoqué, particulièrement, l'accès à l'information. Concernant la publicité, notre interlocuteur a demandé à clarifier les règles du jeu car en ce moment, « c'est l'opacité totale ».Au sujet de l'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite, Laouar dit ne pas comprendre pourquoi les autorités tardent toujours à mettre en place cette instance annoncée en 2011. Pour ce qui est de l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des journalistes, le vice-président du MSP appelle les journalistes à s'organiser pour défendre leurs intérêts.