Pour le troisième jour consécutif, la forêt brûle toujours dans la wilaya de Tipasa. « Nos éléments sont mobilisés du côté de Menaceur ce matin (hier) pour circonscrire deux foyers d'incendie qui se sont déclarés dans les massifs forestiers », a annoncé l'officier de permanence au niveau de la direction de la Protection civile de Tipasa. Il faut dire que depuis lundi dernier, les soldats du feu n'ont pas eu droit, pour ainsi dire, au répit. D'alerte en alerte, ils parcourent les forêts et le domaine agricole de la wilaya pour éviter qu'un départ de feu ne se transforme en un sinistre ravageur. Tout est dans la mobilisation, surtout lorsqu'on sait que durant cette période, marquée par un climat exceptionnel, le couvert végétal devient très vulnérable. « La canicule est à son summum. Depuis lundi, on a l'impression d'évoluer dans une fournaise. Le mercure surfe allègrement au-dessus des 37 degrés et les vents du Sud lestent l'atmosphère et rendent l'air irrespirable. Imaginez un instant que vous êtes à proximité d'un incendie dans des conditions climatiques pareilles aussi inhospitalières », se demande Larbi de Cherchell. Et d'ajouter : « J'ai une profonde pensée pour nos pompiers qui, pour accomplir leur mission, s'exposent sans rechigner à cet enfer. » Pour le capitaine Boukouassi Samir, de la direction de la Protection civile de Tipasa, le soldat du feu ne se pose pas de questions lorsqu'il s'agit de remplir sa mission, surtout s'il peut sauver des vies mais aussi la faune et la flore. « Nous sommes formés pour accomplir nos différentes missions, quelles que soient les circonstances d'intervention », confie le capitaine Boukouassi. Grâce à ce dévouement, le pire a été évité de justesse en ces journées caractérisées par une vague caniculaire persistante. Rien que durant la journée de mardi dernier, on a enregistré à Tipasa, neuf départs de feu qui s'ajoutent au 12 circonscrits la veille. L'intervention prompte et rapide des équipes de la Protection civile appartenant à différentes unités implantées sur le territoire de la wilaya a été déterminante. Décisive, car arrivés à temps sur les lieux des incendies, les pompiers ont pu maîtriser des foyers avant qu'ils ne débordent et ne ravagent davantage de superficies. C'est le cas sur les territoires des daïras de Hadjout, Sidi Amar et Cherchell. « Tout se joue aux premiers instants de la survenance de l'incendie, surtout si l'on a à le combattre dans des conditions climatiques aggravant sa propagation », affirme un garde forestier de la Conservation de Tipasa. Pour son collègue, un autre facteur est à prendre en considération qui, au même titre que les conditions climatiques, favorise l'attisement du feu. « Après un été chaud et la rareté de la pluie en cette première partie d'automne, la végétation subit un déficit aggravé en matière d'apport hydrique. Dans ce cas de figure, la flore résiste difficilement aux flammes et se consume en un temps très rapide, c'est vous dire le risque encouru », commente un autre forestier de Tipasa. « Durant ces trois jours, nous déplorons notamment la perte de surfaces de pin d'Alep, qui constitue l'espèce la plus répandue chez nous, ainsi que des arbres fruitiers. Même des ruches ont été détruites par les flammes. Toutefois, nous avons pu limiter les dégâts en sauvant de vastes territoires », confie un agent de la Protection civile, mobilisé à l'instar des dizaines d'autres de ses collègues, pour protéger les forêts de Tipasa contre les incendies dévastateurs.