« Les autorités d'occupation marocaines doivent s'abstenir de conclure des contrats avec toute entreprise privée et tout gouvernement étranger dans le but d'exploiter les ressources naturelles du peuple sahraoui », ont plaidé, mardi dernier, à Bruxelles, des juristes lors d'un séminaire sur « la résolution des conflits territoriaux ». Ali Djait, spécialiste en histoire, droit européen et droit international, a souligné que la souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles est « un principe de droit international ». Selon lui, « il stipule que les ressources doivent être exploitées au nom et dans l'intérêt de la population du territoire non autonome ». « Actuellement le Maroc contrôle l'exploitation de toutes ces ressources naturelles sans avoir consulté de manière préalable les représentants légitimes du peuple sahraoui et sans prendre suffisamment en compte son intérêt. Ceci est en violation du droit international », a-t-il indiqué dans son intervention. Même si l'Union européenne (UE), a-t-il poursuivi, continue à considérer le Maroc comme une puissance « administrante » de facto au Sahara occidental, il n'en demeure pas moins que celui-ci « est une puissance occupante à la lumière des dispositions du droit international ». Jelena Aparac, enseignante de droit international à l'université de Paris et conseillère juridique en droit humanitaire international, droit des réfugiés et droits de l'homme, a dénoncé « une volonté institutionnelle » de créer et d'entretenir la confusion sur le statut du Sahara occidental. Elle a affirmé que « le principe selon lequel les ressources doivent être exploitées au nom et dans l'intérêt de la population du territoire non autonome n'est pas respecté au Sahara occidental ». Pour Raphael Fisera, conseiller du groupe Les Verts-Alliance libre européenne au Parlement européen, « la présence marocaine au Sahara occidental est une occupation », relevant, à ce titre, la politique marocaine d'énergie verte visant à « renforcer l'annexion de fait du Sahara occidental ». Il a expliqué qu'une partie importante des projets marocains d'énergie verte sera réalisée au Sahara occidental, inscrit depuis 1963 sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes qui relèvent du champ d'application de sa résolution portant sur l'exercice du droit à l'autodétermination par les peuples coloniaux.