Résumé de la 3e partie n En 210 av. J.-C., l'empereur Shi Huangdi meurt et la dynastie Qin qu'il avait fondée ne lui survit que quelques années. Comme pour la Muraille de la dynastie Qin, la matière première dépend alors des disponibilités des terrains tandis que le tracé et l'emplacement des tours de guet, garnisons et passages sont choisis en fonction des avantages stratégiques naturels offerts par la configuration des régions. La section construite dans le désert de Gobi est notamment remarquable pour l'utilisation des cailloux présents dans les sables locaux : en tamisant le sable, les ouvriers obtiennent du gravier. Les murs sont alors bâtis en alternant les couches tassées de gravier et de roseau, puis étaient recouverts d'argile afin d'être à la fois protégés de l'érosion et difficiles à escalader. Des forts sont construits à côté des murailles, voire directement intégrés aux murs et un système de signaux de fumée permet de prévenir d'une attaque xiongnu. Afin de garantir la rapidité de l'arrivée des renforts, l'armée fait principalement usage de cavalerie légère. La Grande Muraille traverse également les importantes routes commerciales, permettant le contrôle des imports. Sur environ vingt ans, Wudi aura prolongé la Grande Muraille sur près de mille kilomètres. Vers 90 av. J.-C., les offensives xiongnu se font de plus en plus rares et durant environ un siècle et demi la construction de la muraille se voit ralentie. En 9 après J.-C., la dynastie Han est éclipsée par l'éphémère dynastie Xin avant d'être restaurée en 23 par l'empereur Geng Shidi. Celui-ci doit faire face à des guerres civiles et lorsque l'empereur Guang Wudi monte sur le trône deux ans plus tard, son armée est trop affaiblie pour contenir efficacement les Xiongnu. Il ordonne la construction de quatre nouvelles murailles pour ralentir leur avancée et protéger la capitale. Finalement, vers 48, les Xiongnu connaissent des dissensions internes et se divisent en deux groupes : les Xiongnu septentrionaux et les Xiongnu méridionaux. Les Xiongnu méridionaux font tampon entre leurs homologues du nord et la Chine. ils se montrent relativement disposés à co-exister avec ces derniers ce qui met un hiatus à la construction de nouveaux murs. Vers la fin de la dynastie Han, l'empire doit faire face à de nombreuses rebellions et guerres civiles, notamment la rébellion des Turbans Jaunes (184-205) et même si les seigneurs de guerre du nord comme Yuan Shao ou Cao Cao doivent occasionnellement faire face aux rebellions des Xiongnu, l'état de l'empire force plus à se concentrer sur les luttes intestines. Cao Cao parvient cependant à rallier les Xiongnu méridionaux à lui tout en les divisant en cinq groupes montés les uns contre les autres et donc moins enclins à se rebeller contre lui, diminuant par là grandement l'utilité de la Grande Muraille. Finalement en 220, à la mort de Cao Cao, la Chine est divisée en Trois Royaumes séparés par des barrières naturelles et se faisant continuellement la guerre, rendant la construction et l'entretien de grandes murailles peu pertinents. Ce n'est pas avant la fin de la dynastie Wei du Nord, vers le VIe siècle qu'apparaît le projet de construire une nouvelle Grande Muraille, cependant ce projet ne sera jamais mis à exécution, et de tous les royaumes rivaux de l'époque, seul le Qin construit des murs.