Changements n «On innove dans la règlementation, les instruments techniques et également dans le comportement». Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a encadré hier le 1er cours inaugural au profit de la 34e promotion des cadres des finances publiques au sein de l'Ecole nationale des impôts de Koléa (Tipasa). Il a expliqué l'importance, en cette période de contraction budgétaire, de l'existence de politiques d'ajustement pour lesquelles la politique fiscale et douanière est le 1er instrument. Et là, il a insisté sur l'importance du changement de regard envers ces instruments mais également le changement de comportement envers les commerçants et les investisseurs. «On innove dans la règlementation, les instruments techniques et également dans le comportement. On ne parle plus d'assujettis, mais d'usagers et bientôt de clients», a-t-il fait savoir aux cadres algériens et tunisiens des impôts et des Douanes en cours de formation dans les finances publiques. Benkhalfa a appelé à la citoyenneté fiscale : «Nous sommes partenaires avec l'investisseur ou le commerçant du coin. Nous ne sommes pas celui qui se sert dans sa poche. Les éléments des impôts et des Douanes doivent diffuser l'information et l'ajustement doit être accepté, non pas imposé.» Et d'enchaîner : «Nous voulons à travers eux changer l'image des impôts et des Douanes. Ce sont des partenaires avec les commerçants et investisseurs. Notre 1er défi est d'arriver à des ressources hors hydrocarbures en nous appuyant sur l'élargissement de l'as-siette fiscale et aller vers les ressources de l'économie réelle. Les pratiques de l'administration fiscale et douanière devraient être très proches des opérateurs et rétablir la confiance. Nous avons besoin de plus de revenus et de ressources.» Le ministre a, d'autre part, affirmé que l'Algérie est en train de gérer cette forte période de turbulence budgétaire par la substitution de la fiscalité ordinaire à la fiscalité pétrolière, l'optimisation des rentrées et l'élargissement de l'assiette fiscale. «Parallèlement à cela, nous ne sommes pas sous l'effet d'un endettement extérieur», a-t- il souligné en indiquant aussi que la dépense fiscale est un manque à gagner à terme, selon le ministre, loin de tout dualisme économique. Benkhalfa estime que les instruments fiscal et douanier sont des éléments de politique publique et des lieux de recouvrement de recettes et l'outil d'attractivité. Au sujet de la chute du dinar, le ministre estime qu'une monnaie forte dépendra d'une économie nationale basée sur la productivité et la compétitivité.