Réaction n Plusieurs syndicats de différents secteurs ont affirmé, hier lors d'une réunion à Alger, leur attachement à la retraite proportionnelle en tant qu'acquis pour les travailleurs. Selon une source proche de la réunion, les 17 syndicats de ce collectif, qui regroupe certains syndicats de l'éducation, de la santé et d'autres secteurs économiques «ont convenu de revendiquer le maintien de la retraite proportionnelle en tant qu'acquis des travailleurs». Dans ce contexte, le collectif a décidé d'une grève nationale les 17 et 18 octobre prochain, selon la même source. Le collectif a réitéré son exigence d'associer tous les syndicats à l'élaboration du code du travail et de préserver le pouvoir d'achat, mettant en garde contre les effets «négatifs» des mesures contenues dans le projet de loi des finances 2017. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait indiqué fin août dernier que le projet de loi relatif à la retraite vise à «garantir la pérennité du système et les droits des travailleurs ainsi que ceux des jeunes qui intégreront dans le futur le marché du travail». Il avait rappelé que dans les années 80, «on avait sept (7) travailleurs pour un (1) retraité. Aujourd'hui, ils sont moins de trois (3) à cotiser pour chaque pensionnaire», affirmant que «l'Algérie a amélioré en un temps record les conditions de vie et la couverture sanitaire de sa population et fait ainsi progresser l'espérance de vie dans un cadre de justice sociale et de solidarité intergénérationnelle». «Aujourd'hui, nous ne faisons que revenir à la situation de 1996, après un profond dialogue entre toutes les parties concernées par ce dossier», avait-il expliqué, déplorant que «certaines personnes veuillent politiser cette question». Le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite propose l'abrogation des dispositions de retraite sans condition d'âge, instituées par l'article 2 de l'ordonnance du n°97-13 du 31 mai 1997, modifiant et complétant cette loi. Les dispositions de retraite sans condition d'âge et de retraite proportionnelles ont été mises en place dans la cadre du programme d'ajustement structurel, à l'effet de prendre en charge les compressions d'effectifs qui ont suivi la fermeture de bon nombre d'entreprises nationales. En dépit du dépassement de cette période, le système national de retraite continue à enregistrer un nombre important de départs volontaires à la retraite avant l'âge de 60 ans, sur la base de ces dispositifs de 1997, ce qui a entraîné un sérieux préjudice pour les équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite (CNR). Le projet de loi soumis à l'APN propose «la suppression de ces dispositifs exceptionnels» conçus pour une période transitoire et le retour à la règle de l'âge minimum de la retraite à 60 ans en vigueur depuis 1983 afin de sauvegarder le système national de retraite basé sur le principe de solidarité intergénérationnelle. Le texte en question, propose par ailleurs le droit des travailleurs à poursuivre volontairement leur activité au-delà de l'âge de 60 ans, dans la limite de cinq années.