Résumé de la 10e partie - Bélaid est enfin revenu. Abdellah est heureux mais en même temps inquiet : que lui répondra-t-il quand il lui demandera où est Dahbia ? Vite, Bachir, va l'aider. Il doit être exténué… — Oui… Bien sûr, mon oncle, fit Bachir avec empressement et inquiétude. Lui aussi, il essayait d'imaginer la réaction de son cousin lorsqu'il apprendrait que la fille qu'il avait toujours voulu épouser, était devenue la femme d'un autre. Bachir n'eut pas à dévaler longtemps le sentier caillouteux et poussiéreux qui menait jusqu'à la bourgade où lui et les siens avaient toujours vécu. Il n'avait pas parcouru plus de cent mètres lorsqu'il était tombé nez à nez avec un homme qu'il n'avait pas reconnu au début tant sa corpulence était beaucoup plus grande que celle de Bélaid… Mais c'était bien en face de Bélaid qu'il se trouvait. Bélaid dont la croissance avait continué dans le maquis. — Bélaid, c'est toi ? — Bachir ! Bélaid laissa tomber son sac pour mieux serrer dans ses bras son cousin. —Ah ! Bélaid ! C'est fou ce que tu as grandi, s'exclama Bachir en le détaillant de la tête aux pieds… Quand tu étais parti, tu étais adolescent… Maintenant tu es un devenu un homme. Al Hamdoullah ! Al Hamdoullah ! Al Hamdoullah ! Oh ! que je suis content ! Nous avons tous failli devenir fous ! Tous les jours, nous scrutions les chemins qui mènent vers ici. Et tous ceux qui s'arrêtent ici ou qui ne font que passer sont soumis à un interminable interrogatoire : nous leur demandions s'ils n'avaient pas vu Bélaid. Certains d'entre eux nous ont fait savoir que tu avais été affecté dans une autre zone… — Oui… Plusieurs fois nous avons dû changer de zone, mon groupe et moi… — Et maintenant, grâce à toi et grâce à tes compagnons, vous avez chassé l'armée française… — Oui, grâce à Dieu aussi… — Oui, bien sûr ! Grâce à Dieu aussi… — Parce que, tu sais, Bachir, quand tous les jours un de tes compagnons meurt, tu te dis que le jour suivant se sera ton tour. Tu te dis aussi que seul Dieu peut te protéger… je vais te montrer quelque chose : regarde ma main droite. Bachir fit ce que son cousin lui demandait et il s'écria, horrifié : — Oh ! Tu as perdu ton index droit ! — Oui… J'ai perdu mon index droit… C'est avec lui que j'appuyais sur la gâchette pour tirer. Mais je suis aujourd'hui un homme heureux comme tu ne peux pas l'imaginer… parce que je reviens de loin… Un vrai miracle… A suivre
