Malik Boumati Le ministère de la Solidarité nationale, les directions de l'action sociale et les Assemblées populaires communales ont fait front en ce mois de Ramadhan afin de venir en aide aux familles nécessiteuses. Plus de 1 600 000 couffins de Ramadhan devaient être distribués aux familles nécessiteuses ainsi qu'aux handicapés, aux victimes de la «tragédie nationale» et aux travailleurs de l'AFS et du Dais. Un chiffre énorme dont l'Etat ne devrait pas être fier tant il renseigne de façon on ne peut plus claire sur la situation précaire dans laquelle vivent des millions d'Algériens à une période où les responsables de l'Etat se targuent d'avoir plus de 200 milliards de dinars de réserves de change. Cela dit, l'aide apportée à ces familles reste la bienvenue dans la mesure où elle soulage celles qui n'en peuvent plus de vivre dans ces conditions avec notamment la chute constante de leur pouvoir d'achat et les flambées des prix des produits de première nécessité. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, 35 000 couffins alimentaires devraient être distribués durant le mois de Ramadhan alors qu'il y en a eu 24 000 environ auparavant. Les listes des bénéficiaires ont été élaborées par les Assemblées communales en collaboration avec le mouvement associatif activant au niveau des communes. Il faut dire que ces chiffres sont loin de la réalité sociale des familles de cette wilaya où il existe des citoyens qui se sentent encore gênés de se déclarer dans le besoin. Pour cette opération menée conjointement par les trois institutions de l'Etat, 17 milliards de centimes ont été mobilisés, dont 8 milliards sont avancés par les communes et 7 autres par la direction de l'action sociale, alors que 2 milliards ont été mobilisés par le ministère de la Solidarité nationale. Une opération menée sur le terrain par les municipalités qui sont à même de connaître les familles nécessiteuses grâce à leur étroite collaboration avec les associations, notamment à caractère sociale, et les comités de villages. C'est une mission qui n'est certes pas facile à accomplir, mais les élus locaux ont su mobiliser tous les moyens humains et matériels pour réussir cette opération qui a connu quelques couacs dans certaines communes. Où les listes des familles nécessiteuses étaient «élaborées» en dehors des institutions officielles. Et quand les choses doivent retrouver leur cours normal, il est tout à fait naturel que des petits couacs soient enregistrés, notamment à cause de certains bénéficiaires «illégitimes» qui n'acceptent pas leur mise à l'écart. Mais si les APC jouent leur rôle dans la distribution des couffins alimentaires durant le mois de Ramadhan, elles sont loin d'accomplir leur mission dans l'action sociale durant toute l'année. Parce que tout simplement, elles ne disposent pas des moyens nécessaires à cette mission ô combien délicate. Aussi parce que leurs prérogatives sont trop limitées pour qu'elles puissent se permettre de lancer des initiatives, salvatrices soient-elles. Même les restaurants «Rahma», une trentaine, ont été ouverts par la direction de l'action sociale alors qu'il était plus judicieux de céder cette opération aux communes qui sont mieux placées pour gérer cette action, notamment en direction des familles qui n'osent pas montrer leur «désarroi» social. Les repas sont servis sur place, mais d'autres sont offerts à emporter, ce qui permet à ces familles de recevoir cette aide dans la dignité. M. B.
