262,5 milliards de dollars. C'est l'enveloppe financière qui sera consacrée au prochain plan quinquennal 2014-2019, qui devrait être finalisé et présenté en Conseil des ministres avant la fin de l'année en cours. Il est destiné particulièrement à consolider et assurer la continuité des investissements réalisés dans le cadre du troisième plan 2010-2014 doté, pour rappel, de 286 milliards de dollars. Le prochain programme d'investissement a pour but aussi de traduire sur le terrain les promesses électorales du président de la République, lequel s'est engagé lors de sa dernière campagne électorale à «bâtir une économie émergente», avec l'objectif d'atteindre une croissance de 7% du PIB en 2019. Les premières actions ont été déjà intégrées dans la loi de Finances 2015, dont le cadrage macroéconomique prévoit des recettes budgétaires de 4 684 mds DA et des dépenses budgétaires de 8 784 mds DA. Des mesures législatives ont été également décidées, notamment un dispositif de suppression de l'article 87 bis du code du travail relatif à la définition du Snmg à l'effet de soutenir les salaires des classes défavorisées. Il est prévu aussi de créer 48 000 nouveaux postes d'emploi dans plusieurs secteurs, selon le projet de loi de Finances. Ce qui induit inéluctablement des dépenses supplémentaires, prévues d'ailleurs dans le projet de loi de Finances 2015 dont le déficit est estimé à 4 000 milliards de dinars qui sera couvert par le Fonds de régulation des recettes (FRR). Des économistes et des observateurs ont relevé, au passage, cette politique dépensière qui menace les équilibres financiers du pays. Ils soutiennent que l'instabilité du marché énergétique conjuguée à une baisse des recettes des exportations d'hydrocarbures pourrait être fatale pour le pays. Une thèse réfutée par le gouvernement et de nombreux responsables, qui affirment que les dépenses publiques devraient se poursuivre afin de stimuler la demande nationale mais également en encourageant l'offre. Dans ce sens, le président de la République a relevé, lors du dernier Conseil des ministres, que «les efforts de l'Etat pour soutenir la croissance économique par la dépense publique, doivent être davantage relayés par une plus forte contribution du secteur productif, y compris pour la diversification des exportations du pays». Une orientation qui devrait être concrétisée par le redéploiement et le développement industriels et l'encouragement du produit local. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait précisé, lors de la présentation des grandes lignes du plan d'investissement 2014-2019, que des mesures seront prises pour améliorer la gouvernance des entreprises, développer les dispositifs de normalisation et d'accréditation, renforcer les capacités de formation des ressources humaines et actualiser les systèmes d'information, de statistiques et de veille stratégique du secteur de l'industrie. Le Premier ministre avait fait état de plusieurs actions de développement qui seront lancées à partir de l'année prochaine afin de poursuivre la dynamique actuelle. Il s'agit, entre autres, de raccorder 1,5 million de foyers à l'électricité et 2 millions au gaz naturel, et de renforcer la capacité de production d'électricité. Dans le secteur énergétique, il est prévu aussi d'assurer la sécurité énergétique à long terme en intensifiant les efforts d'exploration et de développement et en mettant en production les nouveaux gisements de pétrole et de gaz. 14 nouvelles canalisations de transport d'hydrocarbures seront réalisées, dont les gazoducs d'approvisionnement des régions de Tamanrasset et Djanet. La réalisation de six nouvelles raffineries et la réhabilitation du parc existant permettront au pays de porter sa capacité nationale de raffinage et de stockage de carburants à 60 millions de tonnes par an à l'horizon 2018. Dans le secteur des mines, le gouvernement a décidé de créer un groupe industriel minier qui devra permettre la réalisation d'un grand complexe de fabrication d'engrais, de lancer l'exploitation des gisements de fer de Gara Djebilet et Mecheri Abdelaziz, de doubler la production de marbre et de sel et, enfin, d'ouvrir de nouvelles exploitations minières de zinc-plomb, de baryte et d'or dans six wilayas du pays. Dans les travaux publics, l'Exécutif lancera les travaux de l'autoroute des Hauts-Plateaux, 7 autres liaisons sur un linéaire de 663 km et le désenclavement des territoires par 2 000 km de liaisons neuves dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Dans le transport ferroviaire, outre l'électrification progressive de l'ensemble du réseau, il est prévu de poursuivre le dédoublement des voies ferrées sur l'ensemble de la rocade nord, la réalisation de nouvelles gares ainsi que l'engagement de nouvelles opérations d'extension et de réalisation de métros, tramways et télécabines. D'autres actions ont été également programmées pour le logement, l'emploi, les transports maritime et aérien et les secteurs productifs. Certes, le programme n'est pas encore finalisé mais il convient de noter que contrairement aux précédents plans, le gouvernement a voulu associer toutes les parties à l'élaboration de ce dernier. Il s'agit même d'une instruction du chef de l'Etat. Il a en fait ordonné au gouvernement d'«intégrer dans sa préparation les concertations nationales et locales requises, tirer les leçons des expériences passées et améliorer son impact sur le développement local et le développement humain, mais aussi sur le développement d'une économie productive et compétitive dans tous les secteurs». Le message est on ne peut plus clair : éviter les erreurs du passé pour permettre à l'économie nationale de tirer des dividendes de cet investissement public colossal. S. B.