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À quand la fin de la violence banalisée ?
«Petite» criminalité et «grand» sentiment d'insécurité
Publié dans La Tribune le 30 - 08 - 2014

Après une décennie de terrorisme meurtrier, les grandes villes algériennes sont confrontées à de nouvelles formes de violence, qui inquiètent tant la population que les autorités. Certes la vie sociale engendre la violence, onséquence des inégalités sociales, mais dans les villes algériennes, la violence urbaine est en hausse permanente. Aujourd'hui, vols, agressions, insultes et bagarres sont le quotidien des citoyens, qui ont fini par avoir peur de l'extérieur. Comment ne serait-ce pas le cas, alors qu'au cœur de la capitale des «guerres» de gangs ont lieu ? Comment ne serait-ce pas le cas, quand un jeune peut sortir de chez lui et revenir dans un cercueil juste parce qu'il a osé contredire un gardien de parking anarchique, se rendre dans un stade et perdre la vie à cause d'un match perdu ? C'était bien le cas, la semaine dernière, d'Albert Ebossé. Cet attaquant camerounais de la JS Kabylie a trouvé la mort après avoir été touché par un projectile lancé des tribunes. C'est là le révélateur tragique d'une violence ordinaire qui gangrène depuis des années le football algérien, mais aussi toute la société.
Dramatique. En Algérie, être agressif est devenu le comportement normal du citoyen. La personne polie, gentille et bienveillante est regardée d'un œil soupçonneux et méfiant. «Fais attention à toi. Prends garde aux autres et ne fais pas confiance», c'est le conseil quotidien que profère un parent à son enfant. Car, le sentiment d'insécurité que ressent le citoyen est grandissant. Ce dernier est convaincu que la loi de la jungle qui règne aujourd'hui dans la rue ne permet la survie qu'au plus fort. En effet, une simple drague peut tourner en tragédie. Comme cela a été le cas, cette année, à Bab El Oued, où une bagarre a éclaté entre le père d'une adolescente et un groupe de jeunes désœuvrés qui ont agressé verbalement la jeune fille. La bagarre s'est vite généralisée opposant les proches, les voisins et les amis du père de la victime à d'autres jeunes délinquants du quartier. Le père, grièvement blessé, s'est retrouvé à l'hôpital El Kettar. Cette «bataille» rangée n'est pas la seule qu'a connue ce quartier de Bab El Oued. Le jour même d'ailleurs et au même moment, non loin du lieu de la première bagarre, deux groupes de jeunes se sont accrochés à propos de l'exploitation d'un parking anarchique. Ce phénomène de violence est malheureusement observé dans plusieurs quartiers de la capitale. Que ce soit à Baraki, Birtouta, Aïn Naâdja ou Bachdjarah, des citoyens assistent presque quotidiennement à des scènes de guerre, où des jeunes s'affrontent à coups d'épées, de sabres, de barres de fer, de fumigènes ou encore de cocktails Molotov. Les causes sont les mêmes : règlements de comptes, guerre de commande entre gangs rivaux, agressions, braquages... et les habitants de ces banlieues d'Alger se retrouvent assujettis au diktat des délinquants qui sèment la panique. Faut-il rappeler la mort en 2012 de ce jeune garçon, victime collatérale d'une échauffourée entre deux groupes mafieux à Belcourt ? Que ce soit à Alger ou ailleurs, pas besoin de statistiques pour connaître l'ampleur des dégâts causés par la violence urbaine qui règne quotidiennement. Un simple tour dans n'importe quel service d'urgence d'un hôpital offre une image désolante de la gravité de la situation dans le pays. Surtout durant le mois sacré de Ramadhan, connu pour être le mois de la piété et de la miséricorde, mais où aucun répit n'est observé.
C'est même le contraire qui est enregistré : durant le mois de carême où les musulmans sont appelés à plus de dévotion, d'humanité et de religiosité pour se rapprocher du Créateur, bon nombre d'entres eux n'appliquent des préceptes de ce mois sacré que l'abstention de manger et de boire. Affamés et assoiffés, en manque de nicotine et de caféine, les plus forts physiquement déversent leur colère sur les plus faibles, faisant augmenter d'une manière vertigineuse le taux de la violence. D'autres, connus pour être des délinquants à longueur d'année, profitent du mois de Ramadhan où le jeûneur est plus vulnérable et moins vigilant pour faire le maximum de victimes.
Aux urgences d'un hôpital de la capitale, en à peine une heure ou deux, il était fréquent de voir défiler un nombre important de citoyens : certains blessés au cours d'une bagarre, d'autres attaqués par arme blanche ou encore heurtés par un chauffard qui a pris la fuite. Il est malheureux de raconter qu'un vendeur de galette, quadragénaire, s'est déplacé à l'hôpital pour soigner un coude cassé après s'être fait tabasser par un jeune en colère parce qu'il n'y avait plus de galettes ! Ce père de famille, dont le bras a été immobilisé pour une période de plus d'un mois, ne pourra plus pratiquer son commerce de fortune. Il ne pourra plus subvenir aux besoins de ses enfants. Et de voir, un autre père de famille, accompagné de sa fille d'à peine 4 ans, quitter la salle de soins, des points de suture au visage parce qu'il venait de recevoir un coup de couteau après une altercation au marché ! En plus des cas d'agressions et de bagarres, la violence a d'autres visages en Algérie. Il y a celle des chauffards qui fauchent un individu et prennent la fuite. Il y a aussi celle des «misogynes» qui déversent leur haine contre une femme, qu'elle soit une épouse, une sœur ou juste une inconnue. Des histoires qui reflètent ces cas de violence sont légion. Comme ce jeune enfant de quatre ans, ramassé sur la chaussée après avoir été heurté, le Ramadhan passé, un quart d'heure avant le F'tour par un chauffard qui a pris la fuite. Le violent choc a projeté l'enfant quelques mètres vers le haut avant qu'il ne retombe sur le pare-brise du chauffard et glisse sur la chaussée. Ce conducteur sans scrupule devait rouler à grande vitesse pour arriver avant Al Adhan. Il a laissé un enfant mourant derrière lui et est rentré chez lui... peut être même pour avaler une chorba ! Il y a aussi l'histoire de cette jeune fille, rencontrée un jour dans une salle d'urgence et qui était venue se faire suturer la main après avoir subi les coups de son frère qui, apparemment, déverse à chaque fois sa violence sur ses sœurs, puisque quelques mois auparavant, c'était une autre sœur qui se trouvait au même endroit. N'est-ce pas là une autre forme de violence et d'insécurité ? Et la question qui s'impose est de savoir : qu'est ce qu'il y a lieu de faire face à cette hausse de violence et d'agressivité ? Se plaindre auprès des services de sécurité ? Cela ne semble pas vraiment efficace. Les autorités ont beau annoncé le renforcement des effectifs pour plus de sécurité, le terrain démontre malheureusement le contraire. Sinon comment expliquer que la violence reste en hausse? Comment expliquer qu'en plein cœur d'Alger, une jeune fille se fait poignarder en plein jour ? Comment expliquer encore que des «guerres» de gangs, où des sabres sont brandis, éclatent dans des quartiers de la capitale ? Il s'agit pour les services de sécurité de la «petite criminalité». On voudrait bien croire que c'est de la petite criminalité, mais c'est celle-là même qui fait grandir le sentiment d'insécurité chez le citoyen.
H. Y.


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