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Ce sont les générations de la période analphabète de l'indépendance q
De la problématique du mérite en Algérie
Publié dans La Tribune le 17 - 09 - 2014

Il n'a pas été choisi et on lui a dit pourquoi. Lui et son rival ont sur tous les points les mêmes qualifications, une expérience identique dans les domaines demandés, et cetera, pareils en tout, sauf que ce n'est pas lui qui a gagné au bout de l'entretien. Et ce n'est pas parce qu'il a moins bien discouru que son adversaire. Alors pourquoi donc «ils» ont décidé que ce ne soit pas lui ? Parce que l'autre ingénieur a une montre au poignet, qui donne l'impression de donner de l'importance au temps. Un irréfutable argument et un extraordinaire ascendant, une vertu propre aux générations anciennes.
A l'indépendance, un Algérien sur mille -tant pis pour l'exagération- savait lire et écrire, mais tous les autres, des deux sexes et de tous les âges et
les conditions, étaient à leur place.
C'est-à-dire que tout le monde était installé dans la vie selon ses mérites. Selon ce qu'il peut faire pour lui, pour sa famille et pour autrui. On est laboureur dans les plaines ou pâtre sur les flancs de la montagne, marin pêcheur sur la rive, postier facteur dans la cité, qui loge dans le même palier que l'employé du gaz et de l'électricité, plus loin dans le quartier des villas abandonnées par les pieds-noirs, résident des citoyens qui occupent des fonctions très importantes dans la wilaya (préfecture anciennement) et dans les ministères. Qui étaient quelques années auparavant, encore sous l'occupation, des petits administratifs dans les mairies, les sous-préfectures (devenues les daïras) ou dans les intendances de collège ou de lycée. La création du nouvel Etat de leur pays, enfin libre et indépendant, a besoin de leur service pour pouvoir être assez viable et gouverner la nation meurtrie. Ils ne sont pas bêtes, ils savent lire et écrire, plusieurs ont le CEP (Certificat d'études primaires), d'autres, beaucoup moins nombreux, possèdent le BEG (Brevet de l'enseignement général) -une fois par hasard un bachelier ou alors son niveau ou le probatoire obtenu ou non.
Ces braves gens – avec au compte-gouttes des citoyennes, généralement en «civilisées» par rapport aux autres, au foyer ou accessoirement femmes de ménage, qui mettent le voile et la voilette - sont chargés de mettre au point toutes les institutions de l'Etat et ériger ses
entreprises. Ils ont été ministre, wali, chef de daïra, directeur général d'entreprise, juge, procureur, directrice d'école,
responsable des scouts, dirigeant de club de foot, gestionnaire de salle de théâtre ou de cinéma, et l'Algérie n'est pas morte de son ignorance. Au contraire, elle s'en est investie intelligemment pour s'en sortir en prenant dans le meilleur qu'il y a. Une idée reçue a toujours traité cette question en disant que la France n'a pas fait du mauvais en Algérie, en donnant la base éducationnelle aux indigènes, tellement forte et suffisamment complète pour qu'à l'indépendance elle va être capable de servir de tremplin aux indigènes pour inventer un Etat et de l'organiser. Elle est dans une minime mesure juste dans le sens où des Algériens, dans les villes et dans les campagnes colonisées, ont pu bénéficier du prodige de l'école publique, qui n'est pas spécialement une
performance de la France, mais un patrimoine de l'humanité. Mais qui ne peut pas prendre la part inébranlable des qualifications autochtones dues à la nature des individus ancrés dans les préceptes fondamentaux légués par les ancêtres, qui ont légué la loyauté, le principe du partage et de l'humilité, la justice et la probité. Sinon, depuis des millénaires la nation algérienne serait disparue, quand on n'oublie pas de comptabiliser le nombre d'invasions sur le pays.
Bref, ce n'est pas, ici, une espèce d'apologie des durs moments de
l'analphabétisme à l'aurore de l'indépendance nationale, des disparités dans la prise en charge de la modernité. Mais de faire rappeler, surtout pour les générations nouvelles, cette attitude, individuelle et collective, du compter sur soi. Beaucoup de boutades, de blagues, de railleries et de vannes ont été brodées sur cette génération tourmentée qui a pris à bras-le-corps la destinée de l'Algérie en juillet 1962. Maints citoyens l'ont même parodiée dans les pièces de théâtre, dans les films, les romans, dans les chansonnettes aussi. Il y a de la réalité, sans aucun doute, des citoyens ont profité de concours de circonstances pour monter dans le créneau de certaines responsabilités, sur lesquelles ils n'ont pas tardé à se décréditer, même s'ils ont gagné en avantages matériels -montrés du doigt par les contemporains. Mais la plupart, agréant à la confiance, ont cru avec honnêteté qu'ils sont capables de relever les défis. Et la majorité en a bien relevé. L'Algérie, qu'on le veuille ou non, est entrée à l'Organisation des Nations unies et dans les autres institutions de la planète grâce à ces aînés. Et qui ont aussi été parmi les artisans de la nationalisation des hydrocarbures. Ensuite c'est une tout autre histoire.
N. B.


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