Promesse tenue rassure le ministre de l'Habitat quant aux engagements pris par le gouvernement pour venir à bout de la crise du logement. Les citoyens doivent savoir que tous les projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 seront lancés incessamment et que tous les chantiers démarreront dans les deux mois à venir au plus tard. A la bonne heure, le problème n'a que trop duré, risquant presque de mettre à la rue les générations qui arrivent avec l'agrandissement des familles et la multiplication des cellules familiales avec les mariages et les naissances. Il ne faut pas oublier que nous serons près de 40 millions d'Algériens (39,5 selon les prévisions de l'Office national des statistiques) en janvier prochain. La démographie a connu une courbe ascendante alors que l'habitat n'a pas suivi, pratiquement depuis l'indépendance, ce qui a transformé le paysage avec la construction de bidonvilles dans tout le pays. Seulement, il y a un bémol dans tous les esprits qui craignent l'élasticité des délais de réalisation auxquels les ont habitués les entreprises en charge de l'exécution de cette tâche. Les travaux s'étirent en longueur, les chantiers restent en l'état indéfiniment, les promoteurs fouettant plusieurs chats à la fois. Un pied ici et un pied là faute de suivi par les pouvoirs publics, avec des moyens humains et matériels qui ne peuvent assumer une telle charge. Le premier responsable du secteur de l'habitat a déjà mis l'accent sur l'incapacité des entreprises nationales à prendre en charge un volume aussi important, d'où l'appel à la contribution d'entreprises étrangères dans le but d'accélérer la cadence des travaux. Le rythme, voilà le problème qui accentue le malheur des Algériens que la nouvelle du lancement de tous les projets peut laisser de marbre. Quand pourront-ils avoir un toit au dessus de leur tête, avoir un logement décent qui peut les abriter avec les leurs ? Quand les jeunes gens pourront-ils avoir droit à un logement comme c'est le cas dans de nombreux pays du monde ? Parce que là est la question. Les besoins augmentent à mesure que l'on traîne dans l'exécution des travaux, les logements sont détournés de leur destination initiale lorsque survient une catastrophe naturelle ou que le vieux bâti s'effrite résolument. Le retard accumulé est tel que l'on n'a pas le droit aux atermoiements lorsqu'il s'agit de réaliser les programmes de logements. Se contenter de lancer tous les projets risque de ne pas avoir l'effet escompté lorsqu'on se tapit sur des lauriers et que les chantiers tournent au ralenti. Aujourd'hui, le constat est là, c'est le délai qui intéresse les citoyens. C'est le cas des souscripteurs à la formule Aadl qui ne voient pas le bout du tunnel, attendant toujours d'être convoqués pour le paiement de la première tranche. Alors que l'Agence et sa tutelle ont promis d'accélérer l'étude des dossiers à travers le renforcement de son effectif, l'Aadl s'est appuyé sur des vacanciers. C'est dire la crainte des Algériens de ne pas voir leur espoir se concrétiser. R. M.