Il intervient dans un contexte national et régional marqué par une menace terroriste grandissante. Ce pourquoi le gouvernement de transition a mobilisé tous les moyens en sa possession pour éviter toute tentative de sabotage du vote de la part des groupes islamistes, à leur tête Ansar al-Charia et la branche locale d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les rapports des services de renseignements tunisiens et étrangers ont fait état de l'existence d'un plan d'actions terroristes que ces groupes envisageaient de mettre en œuvre lors de ces législatives et de la présidentielle, prévue dans un mois. Les services de sécurité ont déjoué plusieurs tentatives d'attentats et démantelé de nombreuses cellules terroristes, ainsi que des réseaux de soutien au terrorisme, notamment dans le gouvernorat de Kasserine, frontalier avec l'Algérie, où les groupes armés ont établi leur quartier général. Une semaine avant ces législatives, la Tunisie a été secouée par deux actions terroristes qui ont fait deux morts dont un jeune policier à Tunis. Jeudi, l'armée a mis hors d'état de nuire un groupe de six terroristes qui ont été encerclés dans une maison à Oued Ellil, une banlieue de la capitale. Cinq femmes figuraient parmi les terroristes éliminés, ce qui a provoqué un véritable choc au sein de la population, selon les médias locaux. Un gendarme a été tué et un autre blessé au terme de cette intervention, alors qu'une femme et son fils ont pu être sauvés, mais l'enfant a été grièvement touché suite à cet assaut. À noter que les Tunisiens vivant à l'étranger ont commencé à voter dès vendredi. En France ils sont près de 180 000 Tunisiens en âge de voter, dont 80 000 sont en région parisienne, selon les chiffres officiels qui donnent un total de 360 000 électeurs tunisiens à l'étranger. Ces derniers sont regroupés autour de 6 circonscriptions, dont deux en France, une en Italie, une en Allemagne, une pour les Amériques et le reste de l'Europe et enfin une pour les Tunisiens résidant dans les pays arabes et le reste du monde. Pour rappel, les futurs 217 députés seront élus à l'issue d'un scrutin à la proportionnelle dans 33 circonscriptions. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a validé un total de 1 300 listes. Pour la présidentielle, l'Isie a retenu une liste de 27 candidats dont l'actuel président de transition Moncef Merzouki et d'anciennes figures du régime déchut de Ben Ali. L. M.