La lutte contre le terrorisme est un des domaines où la coopération algéro-américaine n'a cessé de se développer et de s'intensifier depuis que les Américains se sont retrouvés confrontés à ce fléau. Considérant l'expérience acquise par l'Algérie qui a mené une guerre sanglante, et sans aucun soutien, aux terroristes, Washington a vite fait d'opérer un rapprochement avec les services de sécurité et de renseignements algériens pour établir une collaboration, qui est censée être bénéfique pour les deux pays. Elle l'est concernant les Etats-Unis qui se félicitent de la qualité de cette coopération, par la voix de différents responsables américains dont la dernière en date est la coordinatrice pour la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, Tina Kaidanow. «Je suis ravie d'être aujourd'hui parmi vous. Nous allons collaborer avec un grand partenaire qui est l'Algérie dans la lutte antiterroriste», a déclaré Mme Kaidanow, jeudi dernier, à l'issue d'un entretien avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. La responsable a indiqué avoir évoqué la situation en Libye et au Mali, estimant que la coordination et la coopération entre Washington et Alger sont «nécessaires». «La coopération entre nous est nécessaire si on veut que la situation ne nous échappe pas, car cette crise a un impact sur tous les pays avoisinants, mais également sur toute la sous-région», dira Mme Kaidanow. Toutefois, cette coopération algéro-américaine n'a pas toujours été à la hauteur des attentes de la partie algérienne. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, recevant, début avril dernier, le chef du département américain John Kerry l'a clairement exprimé en lui signifiant que «jusqu'à maintenant il y a une situation qui n'est pas équilibrée, nous vous donnons ce que nous avons, vous êtes un peu plus parcimonieux». A la question de M. Kerry sur les besoins de l'Algérie, M. Bouteflika répliquera : «Vous avez des technologies... et des renseignements que nous n'avons pas [...]. Un renseignement n'a de valeur que s'il est fourni en temps utile en temps réel..., au Sahara, au Sahel. Si vous avez un renseignement maintenant dans une heure il n'est plus valable.» Par ailleurs, dans le même contexte, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a affirmé, jeudi dernier, l'importance d'une coopération internationale pour relever les défis auxquels font face certains pays arabes dont le terrorisme et le crime organisé. «Il ne faut en aucun cas minimiser la lutte contre toutes les formes de crime dont le blanchiment d'argent, la corruption, la cybercriminalité, le trafic de stupéfiants et psychotropes et le trafic d'armes», dira-t-il dans un message lu en son nom par le Directeur de la sécurité publique (DSP), Aïssa Nayli, lors d'une cérémonie organisée à l'Ecole supérieure de la police de Chateauneuf (Alger) à l'occasion de la Journée arabe de la police. Le ministre ajoutera que le monde fait face aujourd'hui à de grands défis sécuritaires et que pour les relever, «il est indispensable de multiplier les efforts et de s'adapter aux développements». L'Etat algérien «est soucieux de réunir tous les moyens nécessaires pour renforcer les capacités de lutte contre le crime sous toutes ses formes, assurer la sécurité et la quiétude du citoyen et créer un climat de stabilité essentiel au développement économique et social du pays». H. G./APS