La première rencontre du prochain Mondial de handball opposera la sélection algérienne à celle égyptienne. Ce match aura quelque chose d'étrange pour deux raisons notamment. D'abord, les Egyptiens qui ont pratiquement appris à jouer au handball en se frottant, et en perdant forcément, à une sélection nationale algérienne inégalable du temps où Aziz Derouaz était à sa tête. Une sélection qui désespérait carrément tous ses adversaires africains parce qu'elle était intouchable. Ensuite parce que les Egyptiens ont toujours été plus qu'un adversaire en raison de l'inimitié qui existe, et il n'y aucune raison de ne pas l'évoquer, entre les deux peuples dès que l'un ou l'autre devait affirmer sa suprématie, et peu importe la nature du challenge. Enfin, l'intermédiation d'une personnalité de la Fédération internationale de handball, en l'occurrence son secrétaire général, au cours de la crise interne qui a émaillé durant des années la Fédération algérienne ne l'a pas été sans arrière-pensées et desseins félons de ce dernier dans une affaire algéro-algérienne à souhait. Pour ces raisons cette première rencontre sera quasiment décisive sur le reste du parcours, même si les chances de la sélection algérienne dans un groupe où, loin s'en faut, il n'y a pas que des manchots sont plus que ténues pour ne pas dire inexistantes. Dans le groupe C, dont fait partie l'Algérie, se trouve un champion du monde au pluriel et vice-champion accessoirement en l'occurrence la France, La Suède dont il n'est nul besoin de dire les qualités, la Tchéquie et enfin l'Islande sur laquelle les Verts pourront toujours tracer des plans sur la comète...Ce qui ne leur est pas interdit dans la mesure où ils auront à jouer une quatrième place qualificative avec l'Islande et l'Egypte. Mais cela est une autre histoire. Il semblerait que les hommes de Zeguili ont fait une préparation adéquate aussi bien à l'étranger (France et Suisse) qu'en Algérie. Les stages ont à chaque fois été conclus par des matchs amicaux avec des adversaires de divers gabarits et forcément référentiels par rapport à ceux (adversaires) du groupe C dans lequel ils vont évoluer. Cela étant, si la discipline et surtout les instances qui la chapeautent dont, entre autres, la fédération, se porte bien c'est évidemment grâce à la sérénité retrouvée depuis la crise qui a secoué ces mêmes instances tout au long des années 2012 et 2013. Depuis la conquête du sacre africain en 2014, il y existe une meilleure visibilité pour tous les acteurs, même si à long terme le handball n'est pas pensé ou la discipline toujours appréhendée à court terme, ce qui évacue d'emblée toute politique de formation et par voie de conséquence l'absence d'une relève palliée jusque-là grâce à l'apport d'éléments évoluant et surtout formés à l'étranger. Ce qui n'enlève rien à la qualité intrinsèque des locaux mais qui ne peut non plus faire oublier la grande différence de niveau entre les uns et les autres. D'ailleurs, les handballeurs locaux comprendront leur douleur lorsqu'ils auront à affronter la sélection française, une machine à gagner et qui ne permet d'entretenir aucun doute sur le fait que le handball, contrairement au football, est une science exacte. En conclusion, il n'est pas exclu pour les Algériens de faire encore une fois leur la devise «L'essentiel est de participer», la fameuse devise du concepteur des fameux Jeux olympiques modernes. A. L.
