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Kamel Daoud et nous autres, libres d'aller en enfer !
Au fil des jours
Publié dans La Tribune le 21 - 12 - 2014

Il ne manquait plus que çuilà ! Ne restait donc que le sioniste BHL pour donner encore une mauvaise raison de vouer à l'enfer de l'intolérance un Kamel Daoud qui ne s'attendait pas à ça. C'est-à-dire au soutien encombrant de Bernard Henri Lévy qui a le goût amer d'un baiser de judas ! Cet appui, difficile de penser que le chroniqueur algérien l'a cherché ou même souhaité. Mais est-ce de sa faute alors même que dans la liste des soutiens en France, il y a des noms de patentés professionnels de la récupération ? Mais il a suffi que le mauvais génie de la destruction de la Libye s'en mêle pour que des voix et des plumes, notamment arabophones, lui dressent déjà l'échafaud sur la Place d'Armes à Oran. Pis encore, pour verser dans ce raccourci délétère qu'est «BHL et KD, c'est kif-kif», c'est-à-dire, mêmes combats et défenseurs siamois d'Israël. On achève bien les chevaux surtout quand ils enfourchent des idées certes haïssables, mais qui restent des idées qui ne doivent pas leur valoir, outre l'opprobre quasi nationale, la pendaison haut et court. Dans le chœur des Torquemada qui rêvent de voir le chroniqueur oranais sur le bûcher de leurs imprécations, on y trouve, unis par la même partition de l'anathème, nationalistes, islamistes et prétendus modernistes. Bref, un tribunal de la pensée unique qui ne s'avoue pas comme tel ! Le fait même que ces procureurs délivrent ou retirent des brevets de patriotisme immaculé et des chèques d'absolution nationaliste, ne doit pas faire oublier qu'il ne doit pas y avoir une affaire dans l'affaire. A savoir, qu'il n'y a pas d'affaire Kamel Daoud, mais une affaire Ziraoui Hamadache. Et que dans l'affaire, la seule, la vraie, l'exclusive, il y a la question de la fatwa appelant initialement à la mort de Kamel Daoud, même s'il est demandé à l'Etat d'en être le bourreau. Et la fatwa morbide de Ziraoui pose tout de même la question du champ de la fatwa en Algérie. Espace qui, pire qu'une auberge espagnole, ressemble au Souk El Harrach d'antan où se mêlaient vendeurs de fripes, camelots, rebouteurs, marchands de ferraille et forains du vendredi. Or c'est là où l'Etat a justement une grande responsabilité. Celle d'avoir abandonné ce champ à une nuée de charlatans, d'imposteurs et de zigomars de l'exégèse aussi farfelue que dangereuse. Résultat en est, les Algériens, dont on connaît la religiosité, en sont à être bombardés de fatwas sauvages dans la presse écrite, sur Internet et via les satellites où sévissent des hurluberlus orientaux. Ainsi désorientés, ils arrivent même à croire que c'est parfaitement hallal d'honorer amoureusement son épouse, une dernière fois, le jour même de sa mort. Exemple parmi tant d'autres d'inepties pseudo-religieuses, mais périlleuses pour des esprits lobotomisés. Il est donc temps pour l'Etat d'organiser le terrain de la fatwa en désignant notamment un muphti de la République, à l'image de l'Egypte et de la Syrie. Certes, cela n'empêcherait pas les fatwas illicites de proliférer. Mais, au moins, il y aurait d'autres sons de cloches raisonnables que les citoyens-fidèles auraient à entendre. Pour trier, mieux comprendre, mieux vivre leur foi. Des voix de la raison qui rappelleraient, entre autres, à bon entendeur, certains versets coraniques. Comme celui de la sourate «Al Issra», l'Assomption céleste du Prophète, qui dit que «quiconque prend le droit chemin, ne le prend que pour lui-même ; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment (17-15)». Leur répéter aussi que Dieu, s'adressant à Ces créatures pécheresses, leur dit également : «Si vous faites le bien, vous le faites pour vous-mêmes ; et si vous faites le mal, vous le faites pour vous [aussi] (17-7).» Et, dans son infinie miséricorde, Allah situe ainsi la responsabilité dont chacun doit rendre compte le jour du Jugement dernier : «Lis ton écrit. Aujourd'hui, il te suffit d'être ton propre comptable (17-14).» Ou encore, à l'adresse du Prophète lui-même quand Il lui dit «tu ne guideras pas sur le droit chemin ceux que tu aimes, mais Dieu Seul guide sur la bonne voie ceux qu'Il souhaite orienter». Ces versets, prolégomènes de la mansuétude divine, s'adressent donc aux pieux comme à ceux, par exemple, qui veulent être libres de choper une cirrhose de foie. Et, à l'image de Kamel Daoud, d'avoir librement des idées infernales, sans pour autant être voué par les gardiens du temple aux gémonies sur terre et à la géhenne dans l'au-delà. Et d'aller librement en enfer après avoir pris quelques chopes de Mort Subite belge ou un «mortel» Coteaux de Mascara. Ou encore de dire qu'il n'est pas un Arabe et qu'il veut être ce qu'il veut être, sans que cela ne dérange ceux qui voient qu'il n'est pas comme eux et qu'il ressemblerait à d'autres. De dire encore librement que l'arabe est une langue arriérée parce que la sphère de civilisation où elle évolue, est elle-même attardée. Une langue que d'aucuns sacralisent au motif qu'elle est l'idiome du Coran, n'a pas la valeur sacrée du livre saint. Coran fixé pour l'éternité depuis le troisième calife du prophète. La langue arabe, humaine par définition, s'inscrit dans l'évolution ou l'involution. Quant à l'islam, il est toujours là, quinze siècles après. Critiqué ou dénigré, il est plus fort que jamais et imprègne en profondeur la vie courante. Il n'a pas besoin d'anges gardiens comme les Ziraoui et consorts imprécateurs. Et, gardons-nous de l'oublier, c'est Allah lui-même qui a dit au sceau de Ses prophètes : «En vérité, c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes Gardien» (Al Hijr, 15/9).
N. K.

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