«Désormais, c'est un nouveau départ pour nous. Une nouvelle compétition débute. On va jouer un quart de finale. Il faudra avant tout se reposer pour bien attaquer ce rendez-vous important.» Hilal Soudani a parfaitement expliqué le nouveau cas de figure dans lequel se trouvent les Fennecs après un premier tour compliqué mais passé avec succès en sortant indemnes d'un groupe infernal. Dans la peau d'un favori désigné, l'EN a, certes, eu beaucoup de peine à s'extirper d'un quatuor de qualité. On pensera bien sûr à cette sélection sénégalaise qui, malgré une entame de tournoi parfaite et son effectif de qualité, a fait des adieux précoces dans le tournoi continental mais aussi aux Bafana Bafana qui sont passés à la trappe après avoir montré beaucoup de belles choses durant les trois matchs de la phase de poules. Pour parvenir à accrocher le «top 8», les poulains de Christian Gourcuff, qui a remporté la bataille tactique face à Alain Giresse pourtant plus expérimenté à ce niveau puisqu'il exerce depuis 10 ans en Afrique, ont dû montrer un mental très solide et solidifier leurs épaules pour supporter un costume de favori qui les a fortement handicapés dans leurs parcours. Un statut qu'ils doivent continuer à assumer lors de la seconde partie de cette prestigieuse épreuve car, pour bon nombre de spécialistes, l'Algérie dispose du meilleur effectif parmi les 8 sélections qui restent toujours en lice pour décrocher le trophée suprême. Seulement, certains éléments restent loin de la réputation qu'on leur connaissait. Si Bentaleb et Taïder, qui disputent leur première CAN, n'ont pas déçu en répondant présents dans les arènes impitoyables de l'Afrique, ce n'est pas le cas du tandem Feghouli - Brahimi. Ces deux joueurs étaient attendus à un meilleur niveau au vu de ce qu'ils montrent chaque week-end avec le FC Valence et le FC Porto qui sont leurs clubs respectifs. Leurs prestations restent même «très moyennes» par rapport aux copies qu'ils ont rendues lors du dernier Mondial au Brésil et leur potentiel indéniable. Le collectif aura fait la différence pour ce premier tour mais il est vrai que si les individualités algériennes retrouvent la plénitude de leurs moyens techniques, et physiques surtout, les huitièmes de finalistes de la défunte Coupe du Monde pourront aspirer à jouer la finale et s'asseoir sur le trône de l'Afrique. En attendant, la route vers la consécration rêvée reste longue. Il faudra récupérer de l'énorme débauche d'énergie du tour qualificatif, où les «Guerriers du Désert» ont laissé beaucoup de forces, et bien préparer le quart de finale prévu dimanche (21h00). Quatre jours de plus pour s'habituer à ce climat équatorial qui met les organismes à rude épreuve. La bonne nouvelle ? Carl Medjani et ses compères auront un jour de repos que leur prochain adversaire et n'auront pas à faire le déplacement pour jouer le prochain match. Des détails importants qui pourraient faire la différence à ce niveau où la fraîcheur physique est requise. Pour le reste, tout dépendra du groupe que beaucoup donnaient désuni mais qui a prouvé le contraire face au Sénégal qui est tout sauf un faire valoir. De quoi faire taire les mauvaises langues. M. T.
