Les visites de chefs d'Etats, hauts responsables et délégations d'hommes d'affaires étrangers se succèdent en Algérie. Point commun entre tous ces visiteurs : une volonté affichée d'établir ou de renforcer des relations économiques. Certains viennent prospecter le marché algérien et s'informer des opportunités d'affaires qu'il offre tandis que d'autres, connaissant déjà le terrain, viennent avec des projets, en quête de partenaires, publics ou privés, avec lesquels ils pourraient les concrétiser. Des partenariats ont déjà été signés, et donnent même, pour certains, leurs premiers fruits, dans différents secteurs industriels. On peut mettre en doute les affirmations de nos responsables quant à l'attrait et potentiels économiques du pays, mais on ne peut croire que des patrons d'entreprises iraient engager des fonds et des labels sans avoir des garanties, une vision et des perspectives prometteuses. En plus de la sécurité et de la stabilité, le marché algérien offre des créneaux porteurs, une main-d'œuvre peu coûteuse, une demande satisfaisante et des perspectives d'ouverture vers d'autres marchés régionaux. Et l'Etat algérien a mis en place une législation et des mesures incitatives qui encouragent tout investisseur ayant le sens de l'anticipation qui lui permettrait de visualiser l'évolution des marchés. Car, en Algérie, tout n'est pas encore au point. Il y a à faire en termes de climat des affaires et environnement de l'entreprise. Les hommes d'affaires se plaignent tous des lourdeurs administratives et de la bureaucratie, de la rigidité de la législation et des circuits bancaires, de la déficience du marché financier, de la faiblesse des réseaux de transports, des difficultés de communication... Ces écueils, qui ne datent pas d'hier, sont connus et reconnus par nos responsables. Ils ont identifiés tous les problèmes et n'ont pas cessé de promettre qu'ils y apporteront les solutions. Mais les retards s'accumulent alors que la nécessité d'assainir et aplanir le terrain pour les investissements se fait de plus en plus impérieuse. Car, ce qui est attrayant aujourd'hui dans le marché algérien ne le sera pas forcément demain. La concurrence est là, aussi bien pour la vente de produits que pour la promotion de marchés. S'il est admis que de nombreux partenaires étrangers ont, aujourd'hui, besoin de l'Algérie plus qu'elle n'a besoin d'eux, parce que pouvant diversifier son partenariat, la donne peut changer demain, avec la montée en puissance d'autres pays et marchés qui offrent les mêmes opportunités et plus. Les atouts sont dans notre main, pour l'heure. Il faut savoir les jouer, si on ne veut pas perdre la mise.
