Samir Ould Ali Avec l'inauguration officielle, hier, de la mosquée Ibn-Badis, en présence du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs et des autorités locales, la wilaya d'Oran a concrétisé l'un de ses plus vieux projets postindépendance. Imaginé au milieu des années 1970, le projet de doter la capitale de l'ouest du pays d'une infrastructure religieuse de l'envergure de la mosquée Emir-Abdelkader de Constantine, dont les travaux de construction devaient être lancés, a été mis sous le boisseau pendant deux décennies. Pour des raisons financières, le projet n'avait pas avancé d'un pouce jusqu'à ce que, nouvellement élu en 1999, le président Abdelaziz Bouteflika décide qu'il était temps de donner corps à l'idée. Entre temps, le projet changea deux fois d'emplacement pour être délocalisé de la place Zeddour-Brahim vers un terrain situé près du pont Zabana, à l'orée du centre-ville, avant de terminer sur une assiette située près du rond-point de la cité Djamel. Au cours d'une visite de travail effectuée dans la wilaya d'Oran, huit ans plus tard, à l'été 2007, le président de la République, qui terminait un deuxième mandat, fit une halte sur le site de construction où se dressait l'ossature de la mosquée Ibn-Badis, pour constater que les travaux étaient à l'arrêt depuis quelques temps déjà. «Nous manquons d'argent !», avaient expliqué les autorités locales pour justifier la suspension d'une entreprise qui avait également buté sur diverses entraves dont l'incompétence de constructeurs et le manque de rigueur dans le suivi. Le chef de l'Etat décida d'accorder une enveloppe financière de 500 milliards de centimes, au grand bonheur de l'Association éponyme chargée de suivre le projet, en recommandant aux responsables de veiller à la finalisation de la construction dans les plus brefs délais. Il aura fallu attendre 7 ans de plus pour voir naître un très bel édifice pour une somme finale estimée à quelque huit milliards de dinars. Outre une grande salle de prière d'une capacité d'accueil de 20 000 fidèles, le complexe comprend également une salle de conférences de 450 places, deux parkings en sous-sol, des locaux commerciaux, des espaces d'expositions et autres commodités. Pour la gestion de la mosquée, un établissement public à caractère administratif (EPA) de gestion a été créé et son conseil d'administration a été récemment installé par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. Naturellement, la prière du vendredi, dirigée par l'imam Mustapha, a été retransmise à la télévision à partir de la mosquée Ibn-Badis et les téléspectateurs ont pu se rendre compte de la beauté de l'édifice à l'architecture arabo-andalouse, surmonté par un minaret en verre abritant différents bureaux et salle de conférences. Il est utile de rappeler que, sur le papier, le Centre culturel Ibn-Badis complètement achevé devrait comprendre notamment un centre des arts islamiques et un centre d'enseignement et de recherches de 16 salles, offrant 480 places pédagogiques en post-graduation. Un centre culturel avec une bibliothèque de 300 places et une salle de conférence de 100 places. S. O. A.