Peu avant de présider le premier Conseil des ministres après le remaniement qu'il avait fait le 14 mai dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a ordonné, hier, des changements à la tête de certaines entreprises économiques et institutions financières publiques, a indiqué un communiqué de la présidence de la République relayé par l'APS. Le chef de l'Etat a par ailleurs instruit les instances habilitées à mettre en œuvre ces changements «sans délais». Aucun détail n'est donné sur ces changements. Toutefois, il apparait que le remaniement ministériel ne pouvait qu'être suivi, par souci de cohérence, par d'autres changements à hauteur de la chaîne de commandement du secteur relevant d'un département ministériel donné. C'est ce qui explique vraisemblablement ceux opérés à la tête de la Compagnie aérienne nationale Air Algérie, des Douanes, de Naftal, Sonatrach ainsi que certaines banques et le maintien ou permutation d'autres responsables intérimaires au niveau d'autres institutions financières. Ces changements sont intervenus sur décision du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, et ne devraient pas se limiter aux seuls entreprises et institutions financières évoquées. En effet, il n'est pas exclu qu'une série de nominations marque dans les jours qui viennent les institutions étatiques, toutes natures confondues, le Conseil des ministres d'hier n'étant pas étranger à tous les frémissements qui vont marquer la scène nationale et visant évidemment à tirer d'une léthargie incontestable le pays, voire des pans parmi les plus importants économiquement et stratégiquement et en constituant l'épine dorsale. A priori, les changements intervenus dans les entreprises et institutions citées précédemment ne viendraient donc qu'en prélude à un éventuel mouvement qui toucherait de grands commis de l'Etat, des walis, chefs de daïras, directeurs de l'exécutif. L'objectif étant de redonner un nouveau souffle à l'activité nationale, notamment économique, pour ce qui est du remaniement ministériel et des changements opérés au niveau des entreprises et institutions financières, mais aussi un signal fort à l'opinion publique et à tous les responsables quant à l'attention qu'accorde le président de la République à tout ce qui touche aux intérêts du pays. Et le premier signal est sans doute le message subliminal qui transparaît dans la directive présidentielle. En effet, en instruisant les instances habilitées à mettre en œuvre «sans délais» les changements qu'il a demandés, M. Bouteflika responsabilise le Premier ministre et ses ministres quant aux choix des directeurs, P-dg et autres responsables intermédiaires dans les institutions qui dépendant d'eux. Autrement dit, ils seront pleinement comptables et responsables des réussites et/ou des échecs que leurs secteurs enregistreront. C'est une obligation de résultat qui se dessine en pointillés. A. L.