Mohamed Rahmani C'est le branle-bas de combat aux frontières Est. Des renforts ont été dépêchés en urgence ces deux derniers jours suite au carnage perpétré vendredi dernier par un terroriste à Sousse, station balnéaire tunisienne prisée par les touristes étrangers. L'Armée nationale populaire (ANP) compte ainsi renforcer le verrouillage des frontières pour empêcher toute incursion terroriste sur le territoire national et ainsi prendre en étau ces groupes criminels en étroite collaboration avec les forces de sécurité tunisiennes en opération de l'autre côté de la frontière. Ainsi, ce sont des forces spéciales qui ont fait leur preuve sur le terrain plusieurs fois, la dernière en date avec l'élimination des assaillants de la base de Tiguentourine et la libération de leurs otages, qui ont été mobilisées et déployés tout le long de la bande frontalière. L'état-major de l'ANP n'a pas lésiné sur les moyens en affectant à cette opération des équipements adaptés et sophistiqués pour surveiller de près les frontières, repérer tout mouvement suspect et intervenir rapidement. Hélicoptères effectuant des patrouilles aériennes tout le long de la bande frontalière, cantonnements implantés sur les hauteurs, postes d'observation avancés, matériels de communication performants et ratissages quotidiens dans les forêts denses de la région dont le couvert végétal est immense des deux côtés sont parmi les mesures prises pour prévenir toute action terroriste. Les groupes de gardes-frontières déjà présents sur les lieux et connaissant parfaitement le terrain coordonnent les opérations avec les forces spéciales arrivées récemment. En aval, tous les services de sécurité sont également en alerte maximum, Gendarmerie nationale, services de police, de renseignements et même des citoyens habitant en zone rurale à proximité des frontières collaborent avec les services de sécurité pour signaler la présence de tout individu étranger à la région. Des barrages sont dressés sur les principaux axes routiers, avec fouilles minutieuses et contrôles d'identité. Pour les routes secondaires, les chemins vicinaux ou pistes, ce sont des patrouilles de gendarmerie ou de douanes qui y sont effectuées. Ce maillage de toute la zone frontalière avec des extensions sur les territoires des wilayas limitrophes, El Tarf, Souk Ahras et El Oued, a pour objectif de resserrer l'étau sur les groupes terroristes qui, de ce fait, ne peuvent plus avoir cette mobilité qui constituait une de leurs stratégies dans l'exécution de leurs actes criminels, et ainsi intervenir à temps pour les éliminer. Les stratèges de l'ANP comptent ainsi en finir avec la horde terroriste fuyant le territoire tunisien pour se réfugier dans les maquis algériens tout proches pour s'y reposer et se réorganiser avant de revenir en Tunisie et commettre leurs forfaits. Ces mesures prises par le ministère de la Défense nationale pour la sécurisation et l'imperméabilisation des frontières Est sont d'autant plus nécessaires que le problème ne se limite pas à la présence de terroristes dans des régions tunisiennes proches des frontières. Car, la menace vient aussi, et principalement, de la Libye où l'arsenal du défunt Kadhafi est aux mains de groupes terroristes qui traversent toutes les frontières réputées «poreuses». M. R.