Rarement la sélection nationale n'aura été regroupée dans un tel climat. Selon, ce que rapportent des confrères, c'est plus que le ciel qui serait tombé, toutes attributions et missions confondues, sur la tête des responsables de l'équipe nationale. Même les rangs des joueurs ne formeraient plus ce groupe solidaire dont était abreuvée l'opinion nationale. La défaite contre la Guinée a laissé des traces à tous les niveaux, mais n'aurait pas fait que désespérer certaines parties dans la mesure où il se trouverait que toutes ces turbulences arrangent. À commencer par le président de la fédération lui-même qui ne se serait rendu compte que sur le tard que le choix de Christian Gourcuff n'était pas le bon ou du moins que le Breton était bien loin d'avoir la dimension requise pour diriger une sélection nationale. Or, rompre unilatéralement la relation de travail qui lie la FAF au Français reviendrait cher, très cher même sachant que ce dernier est là pour répondre à deux objectifs : aller jusqu'en finale de la prochaine Coupe d'Afrique des nations et remporter le trophée au cas où elle se jouerait en Algérie (ce qui n'est plus le cas) et bien entendu participer au Mondial de football de 2018. Là, le challenge était clair, autrement dit c'était être présent d'abord en Russie et quant à l'éventualité d'aller au deuxième tour pour égaler la performance de Hallilodzic il s'agissait en la circonstance d'un engagement qui n'était envisageable que ponctuellement sachant le fait que la sélection est en reconstruction même si, circonstances contraires, elle dispose d'une ossature opérationnelle notamment dans le compartiment offensif. En fait, l'ambiance morose qui s'est installée depuis quelques jours est à mettre évidemment sur la défaite inattendue contre les Guinéens car selon ce que soutiennent nombreux de nos confrères, spécialistes et consultants sportifs c'est que sur le plan psychologique toutes les énergies, intellectuelles, mentales, physiques étaient concentrées sur la rencontre contre la formation du Sénégal perçue comme le test, le vrai et presque le seul dans ces matchs de préparation avant d'entrer dans ceux officiels. D'un autre côté, la même défaite contre la sélection de Guinée vient écorner très sérieusement le statut de celle algérienne et non seulement elle fait de l'ombre à la sélection nationale, mais également au standing et des joueurs et du staff technique, voire même si ce n'est surtout à celui du patron de la fédération, lequel est-il besoin d'insister là-dessus n'est jamais descendu de son nuage depuis la qualification au deuxième tour de la dernière Coupe du monde. D'ailleurs, il n'y a pas lieu de trop s'étonner sur les quelques points de rupture nés de l'euphorie de cette qualification au deuxième tour. Et là est sans nul doute le génie de Vahid Hallilodzic qui a fait le choix de partir alors qu'il était littéralement déifié en Algérie, sauf que le Bosniaque pour être à fond dans un groupe qu'il connait et dont il maitrise tous les aspects a jugé plus opportun de quitter un navire que l'ivresse allait bientôt gagner. Coach Vahid a de tout temps eu une relation exécrable avec ses joueurs et là où il est passé soit il a été remercié avec bien entendu tous les dédommagements qui en découlent soit il affirme sa très forte personnalité et ce sont tous ceux qui n'adhèrent pas à ses méthodes et idées qui doivent faire leur bagage. Ce n'est pas le cas de Christian Gourcuff, qui vient d'un milieu plutôt peinard et beaucoup plus habitué aux relations normales avec les hommes qu'il a sous sa coupe et non pas des rapports de force contradictoires, houleux. En ce qui le concerne le Bosniaque en est même arrivé à mépriser les représentants de la presse, le montrer et le faire savoir, ce qui n'a pas empêché ces derniers de l'encenser comme rarement il se fait lors de la dernière Coupe du monde. Là est la différence, à l'heure actuelle et nous l'avons déjà souligné, la sélection nationale serait une véritable auberge espagnole. Mais pourrait-il en être autrement quand un sélectionneur a sous la main près d'une trentaine d'éléments dont il devra contenter les deux tiers à chaque fois, ceux qui ne jouent pas et parfois ne jouent pas depuis longtemps et pourtant régulièrement appelés à venir défendre les couleures nationales. C'est l'une des raisons qui fait que cette sélection nationale ne semble plus avoir d'âme contrairement à celle qui l'avait précédé lors des rendez-vous continentaux et mondiaux des quatre dernières années précédant l'arrivée du Breton. La rencontre d'aujourd'hui aiderait-elle à raviver ladite âme ? Peu probable, dans la mesure où il y a des ressorts qui ont sérieusement cassé. A. L.