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L'indéfectible soutien des auditeurs algériens à la veille du match Algérie-Côte d'Ivoire
Alger By Night, l'émission nocturne du week-end sur les ondes de Radio El Bahdja
Publié dans La Tribune le 23 - 01 - 2010


Photo : Zoheïr
Par Sihem Ammour
Alger, jeudi soir, minuit passé de quelques secondes, sur les ondes de Radio El Bahdja, débute l'émission Alger By Night animée par la talentueuse Samia Mouley et réalisée par Djamel Derrar qui est également à la programmation musicale. Toute l'équipe est là, Redouane à la technique et Karim à la régie, «DjiDji» au centre de distribution modulable (CDM) il ne manque plus que le co-présentateur, «ammi Rabeh» absent pour des raisons de santé. L'émission est diffusée chaque week-end de minuit à 6 heures du matin.
L'émission commence avec les rythmes lancinants du dernier tube de cheb Abdou en hommage à l'équipe nationale. Le ton de la soirée est donné. Puis sur le fond du «tapis» : l'instrumental qui accompagne la présentation de l'animatrice à la voix de velours, Samia annonce l'ouverture du standard sur le 021 66 23 23, pour que les citoyens puissent s'exprimer sur le match choc de dimanche prochain contre la Côte d'Ivoire.
Nazim de Bouzaréah est le premier auditeur à s'exprimer sur les ondes de Radio El Bahdja. Agé de 22 ans, étudiant en sciences politiques, il exprime son optimisme dans la victoire indiscutable des Verts. Il ajoute également que, lors des journées des matches de l'équipe nationales, la pression est tellement forte qu'il ne peut même pas se rendre à l'université. Il conclut son intervention en exprimant son soutien indéfectible à cette jeune équipe qui fait tant rêver les Algériens.
Au fil des heures, les appels des auditeurs vont se succéder jusqu'à quatre heures du matin. Ils appellent des différents quartiers d'Alger et même de la périphérie, ils expriment tous la même chose : «One, two, three, viva l'Algérie.» L'humour, la générosité des Algériens soutiennent cette équipe de jeunes footballeurs qui a donné beaucoup de joie et d'espoir à tout un peuple.
Une ambiance conviviale pleine d'optimisme en la victoire
Malgré l'horaire tardif, les auditeurs sont très loquaces et friands d'anecdotes. Afin de manifester leur entière adhésion à l'émission et l'initiative de cette soirée spéciale de soutien à l'équipe nationale, Karim de Bab El Oued confie qu'il est le petit-fils de M'hamed El Anka, il commence à scander avec l'animatrice le fameux slogan «Maak Yal Khadra diri hala» d'une voix joyeuse. Il se dit optimiste et exprime le fort stress qu'il subit lors de chaque rencontre. Il félicite également l'émission et confie que plusieurs de ses amis de l'Est et de l'Ouest algériens sont devenus des adeptes inconditionnels d'Alger by night.
Puis c'est le coup de fil émouvant de Lounes qui vit en famille au Canada et qui est en vacance à Alger pour trois semaines. Il raconte que, lors de la victoire des Verts à Khartoum, tout un quartier de Montréal était décoré des couleurs nationales, il raconte même l'anecdote du policier canadien qui, drapé dans l'emblème de l'Algérie, a participé à la liesse festive de la communauté algérienne à Montréal. Il explique que, malgré le décalage horaire, c'était sacré pour lui de suivre les matches et de supporter les Verts, quitte à s'absenter de la pharmacie où il travaille. Lounes souhaite que la dynamique suscitée par la victoire s'étende aux différents secteurs de la vie économique et sociale de l'Algérie afin de leur redonner un véritable élan porté par toute une jeunesse aux grandes potentialités et à laquelle il suffit juste de faire confiance. Il a également ajouté avec fierté que ceux qui sont étudiants dans les plus prestigieuses universités canadiennes ont hâte de revenir en Algérie, une fois leurs diplômes en poche, pour mettre leurs compétences au service de leur mère patrie.
Il est à souligner qu'en plus des appels téléphoniques il y a les emails d'encouragement à l'émission, des dédicaces mais aussi beaucoup de soutien à
l'équipe nationale que l'animatrice fait partager aux auditeurs. A l'instar de l'email de Kahina serti du bandeau tricolore de «0ne, two, three, viva l'Algérie» et celui de «Rafik qui suis-je» qui, en plus du texte, a envoyé des photos-montage à la gloire de l'équipe nationale. A ce propos, l'animatrice nous explique qu'Internet est aussi un moyen de rester en contact avec les auditeurs et où l'on trouve de véritable perles avec des textes poétiques de qualité en
hommage à l'équipe nationale et aussi des vidéos et des photos-montage.
L'émission permet également de découvrir des métiers divers, et surtout une jeunesse laborieuse qui ne rechigne pas à la tâche. A l'instar de Ziad, artisan ébéniste de Aïn Taya, qui confie que «l'équipe nationale a réveillé des cœurs qui étaient endormis depuis longtemps».
Il donne le pronostic de la victoire de 2 à 1 face à la Côte d'Ivoire. Il permet aussi de découvrir la nouvelle expression populaire de «travailleur ambulant», c'est-à-dire qu'il travaille sans fiche de paye et sans assurance sociale, c'est l'instabilité du travail, malgré une formation dans le domaine.
Mais il est fier de son métier d'artisan ébéniste, il explique que c'est devenu une seconde nature, au point que, quand il entre dans une maison, c'est spontanément le réflexe du coup d'œil et il remarque la qualité des meubles. Malgré sa situation précaire, il reste très optimiste, il explique que beaucoup de jeunes apprécient le métier et que, pour le moment, dans sa ville, il y a beaucoup de nouvelles constructions, ce qui lui permet d'avoir du travail. Sur un ton philosophique, il cite le proverbe qui dit que «l'argent des aïeux peut s'épuiser mais le savoir d'un métier reste éternel». Il n'a pas omis de parler aussi sur un ton humoristique de la cherté de la vie où «l'orange est devenue aussi chère que l'ananas de Cuba». L'animatrice en profite aussi pour faire connaître le métier de photographe de presse, et partager avec les auditeurs le parcours de notre confrère Zouheir et ses impressions sur le métier. Quant à Nacer Eddine de Boumerdès qui réussit à passer à l'émission après plusieurs tentatives lors de précédents week-ends.
Il entame son intervention avec l'incontournable «One, two, three, viva l'Algérie». Il permet de faire découvrir l'aspect attrayant de peintre en bâtiment, puisque, après une formation professionnelle à Bourouba, un dernier travail à Seballa, une petite villa de quatre pièces et un grand salon, lui a permis d'empocher la coquette somme de 340 000 dinars. Son intervention a aussi été un moyen de signaler l'inconscience de certains supporters à travers l'exemple du match contre le Mali qui coïncidait avec une cérémonie de mariage : lors du défilé pendant la mi-temps, un jeune du groupe est monté sur un poteau de trois mètres pour exprimer sa joie, au moment de redescendre, il s'est fait mal à la jambe. Finalement, les supporters qui étaient dans une ambiance doublement festive, se sont retrouvés à l'hôpital de Boumerdès où ils ont regardé la fin du match sur un petit écran, pendant que leur ami se faisait ausculter par les médecins. Comme quoi, il faut toujours rester prudent afin que la liesse ne se transforme pas en tristesse.
L'espoir retrouvé à travers le parcours de l'équipe nationale
Vers un peu plus de 3 h du matin parvient également un message d'espoir de la part de Katiba de Birkhadem, fervente supportrice de l'équipe nationale qui confie qu'avant elle ne s'intéresse pas au foot et que, grâce aux efforts de ces jeunes qui ont accompli un miracle en Egypte et qui ont fait en sorte que trente-cinq millions d'Algériens clament d'une seule voix la victoire de tout un peuple, c'est à ce moment-là qu'elle est devenue une véritable fan.
Katiba est sans emploi, pourtant elle a fait trois formations : agent de saisie, gâteaux traditionnels et la «patinique» (une pâte spéciale pour la décoration sur verre). Pour elle, l'équipe nationale est un véritable baume au cœur et lui permet de garder l'espoir en des jours meilleurs. Même si la défaite face au Malawi l'a déçue, elle ne l'a pas abattue et c'est ainsi que sera sa devise dans la vie.
Alger By Night a également ses habitués, à l'instar d'Imad d'Hussein Dey, le pâtissier, qui venait de finir son travail vers trois heures du matin. Il exprime d'une voix émue qu'il est toujours marqué par son séjour au Soudan, qui reste un souvenir indélébile. Au-delà de la joie de la victoire, ce qui l'a le plus marqué, c'est l'hospitalité du peuple soudanais. Il a également témoigné de la générosité des Algériens en racontant l'anecdote de cet Algérien parti en famille et qui a été hébergé par une famille soudanaise modeste. L'Algérien qui ne voulait pas courir le risque d'aller au match a acheté sur place une grande télé, une parabole et un démo qu'il a offerts à la famille soudanaise, ce qui a renforcé le respect des Soudanais envers le peuple algérien.
Le pâtissier a également partagé avec les auditeurs son respect du métier de photographe et a relaté la photo d'un lion affamé et d'un lion rassasié, preuve de l'interactivité de l'émission et il a partagé en direct ses impressions avec notre collègue Zouheir.
Humour et joie de vivre sur les ondes
L'anecdote et l'humour sont aussi au rendez-vous avec le témoignage de Djamel de Cheraga, qui partage avec les auditeurs d'Alger By Night un nouveau slogan, une «version à quatre vitesses : One, two, three, four, ils sont les plus forts et avec eux jusqu'à la mort». Un slogan qui suscite l'enthousiasme de toute l'équipe et les applaudissements de l'animatrice.Djamel, bon vivant, explique qu'il est ingénieur en hydrocarbures sur plate-forme «off shore» à Abu Dhabi. Il raconte que, lors de «Gladiateur one : le traquenard, j'étais le seul Algérien parmi une vingtaine d'employés de toutes les nationalités. Lorsque l'Egypte a égalisé, j'ai été fair-play, mais lors du match retour de Khartoum, le 15 novembre, je ne pouvais pas rester sur place et j'ai demandé un congé pour suivre le match du 18 novembre au pays». Un match qu'il qualifie de «Gladiateur tome 2» Il poursuit avec une anecdote amusante où il explique que, face à la pression, au bout de dix minutes, lui et sa femme n'ont pu suivre le match et ils ont alors décidé de faire une balade en voiture pour décompresser. Ils découvrent qu'Alger est déserte et ses rues entièrement vides. Arrivé au boulevard Zighout Youced, une clameur tel un tsunami fait vibrer la capitale et c'est là qu'ils ont su que l'Algérie avait marqué le but. Lors du match du Mali, c'est le même scénario, dans les mêmes circonstances. Pour décompresser, il sort faire un tour en voiture avec sa femme et arrivés à El Biar, ils entendent la même clameur de victoire qui fait vibrer toutes les rues d'Alger. Moralité : ses enfants lui ont fait promettre de faire la même chose lors du match contre la Côte d'Ivoire. Ainsi, il préfère ne pas voir le match en entier afin que le même scénario se répète et que l'Algérie sorte victorieuse. Il est convaincu que l'Algérie passera en demi-finale et, une nouvelle fois, l'équipe algérienne sera face à la formation égyptienne ; et là, il conclut sur une note d'humour : cela sera «un Gladiateur III, qui sera l'Apocalypse Now pour nos adversaires».
Alger ne dort pas, il suffit juste d'être à son écoute
Samia ponctue l'émission d'informations en relation avec l'événement, à l'instar de la participation record de l'Algérie avec 40 entreprises à la Foire internationale du Soudan, et aussi de l'historique des matches entre l'Algérie et le Mali. Samia sollicite également les auditeurs à réagir à un article d'Amine Zaoui, dans lequel il écrit qu'il s'ennuie dans une capitale qui dort la nuit. Elle lui lance une invitation pour participer à l'émission afin de le soulager de son ennui. Mais elle soulève également le problème du manque de vie nocturne. Et que l'animation ne soit pas seulement conjoncturelle à l'occasion de grandes
manifestations à l'instar du Panaf, ou d'autres festivals culturels mais qu'une véritable tradition d'une vie nocturne animée dans une ambiance conviviale puisse exister tout au long de l'année afin d'insuffler une nouvelle dynamique à la capitale. Et pour cela, il faudrait des activités de proximité au niveau des quartiers, sur des initiatives personnelles ; en un mot, agir au lieu d'attendre que les autres agissent pour nous. Vendredi matin vers 3 h 57, Fouzi de Bachdjarah, soudeur de métier, est le dernier appel de la soirée : il confie qu'il vient de finir son «service de travaux forcés» dans la réalisation du métro d'Alger. Il souhaite beaucoup de courage aux joueurs de l'équipe nationale et souligne que «c'est surtout une question de volonté et que l'équipe a la faculté de remporter le match».
La passion de la radio et de l'interactivité
Après quatre heures du matin, Samia nous explique que la musique chaabie devient la maîtresse des lieux pour permettre aux auditeurs d'accueillir l'aube en toute sérénité. Mais, il y a eu des exceptions où le standard est resté ouvert jusqu'à 6 heures du matin. Par exemple, à l'occasion de la veille de l'Aïd où spontanément il y a eu une opération de solidarité avec les enfants démunis pour qu'ils puissent avoir une nouvelle tenue pour cette fête. Elle précise que «l'émission n'a été qu'un intermédiaire entre les donateurs et les nécessiteux et cela reste un de mes plus beaux souvenirs car cela a montré la solidarité des Algériens. Même à des heures tardives de la nuit». Malgré toute une nuit passée à animer ce véritable espace radiophonique interactif, elle reste fraîche comme une rose. Il est près de cinq heures du matin quand elle aborde avec nous sa passion de la radio et son parcours. Elle explique que la radio est une véritable passion depuis son jeune âge en soulignant que «lors de mes études en sciences de la communication et de l'information pour devenir Journaliste, j'étais fascinée par Radio El Bahdja qui correspondait le plus à mon profil».Ainsi, en octobre 2001, son diplôme en poche, munie de sa volonté, elle prend son courage à deux mains et se présente au siège de la radio pour présenter le projet d'une émission au directeur Farid Toualbi.Après avoir capté l'attention des responsables par son dynamisme et sa voix radiophonique, elle passe un stage de sept mois. Ensuite, elle explique que «j'ai réellement débuté à l'antenne avec le réalisateur Sid Ali Dziri et ma première émission, intitulée Mon histoire avec une chanson au mois de février 2002 qui était l'idée de base de mon projet. Je tiens à signaler que j'adore le mois de février car en plus d'être le mois de ma naissance, c'est un mois qui m'a toujours porté chance. Au départ, l'émission durait une demi-heure.
Elle consistait à faire passer une chanson, suivie d'un radiotrottoir autour des souvenirs qu'a inspirés la chanson aux citoyens. Au départ, c'était moi qui rapportais ces échos ; puis, j'ai été aidée par Neyla Hamel qui est toujours à Radio El Bahdja. Entre-temps j'avais appris le montage que j'effectue moi-même. Suite à son succès, l'émission a été rallongée d'une heure et elle est passée d'une programmation en fin d'après-midi à une programmation nocturne».
Puis, elle se voit confier l'animation de la période nocturne trois fois par semaine de minuit à six heures du matin. Elle avoue qu'«au début c'était une grande responsabilité, j'étais à peine âgée de 23 ans et j'ai dû surmonter mes appréhensions pour donner le meilleur de moi-même». Elle ajoute sur un ton humoristique : «A l'époque, j'avais beaucoup maigri car je prenais vraiment mon métier à cœur ; de plus, je n'étais pas encore confirmée et je travaillais au cachet. Pour l'anecdote, je vous confie que mon premier cachet était de 3 500 DA, ce qui me paraissait une fortune en comparaison de ma maigre bourse d'étudiante. Franchement, c'était une belle période pleine d'enthousiasme. Pour moi, c'était magique et c'est toujours magique jusqu'à aujourd'hui.»
A la fin de l'année 2002, la responsable de la culturelle de l'époque, Fatiha Bachi qui présente les infos culturelles de 14 h, lui a proposé d'animer celles du week-end. C'est ainsi qu'elle renoue avec sa véritable formation qui est celle de l'information. En 2003, avec le changement de la direction et l'installation de Salim Saadoune à la tête de Radio El Bahdja, le directeur général de l'ENRS, Zouaoui Benhamidi, a annoncé l'instauration d'un véritable service d'information à Radio El Bahdja dirigé par Djamel Sanhadri. Samia Moulay tient à lui rendre hommage et précise que «Djamel Sanhadri est un grand monsieur qui nous a véritablement encadrés, et la plupart des qualités que je possède aujourd'hui, c'est grâce à lui». Après des tests de voix, elle est désignée pour présenter le premier journal d'information de proximité de Radio El Bahdja, un fameux 17 février 2003 à midi.
Elle présente ensuite le journal de 19 heures avec le réalisateur Merouane Ziani. Elle souligne que «l'année 2003 était une année charnière avec des événements très importants, à l'instar de la grève des trois jours de l'UGTA, du crash de l'avion à Tamanrasset et du terrible séisme qui a frappé l'Algérie. C'était aussi une période où j'ai fait des reportages inoubliables et émouvants, à l'instar de la journée que j'ai passée à la prison d'El Harrach ou celle aux urgences de l'hôpital Zmigirli»
L'ambitieux projet d'une réelle animation nocturne de proximité à Alger
En 2005, avec le retour de Farid Toualbi à la tête de la radio, elle se trouve alors à la présentation du journal de 19 h et de celui de 21 heures et puis à l'animation d'Algérie by Night chaque lundi pour redynamiser la tranche nocturne. C'est là qu'elle constitue son équipe actuelle avec Djamel à la réalisation. A l'époque, elle était accompagnée de Hassan Ali Mazihi, journaliste à la rédaction, qui a fortement contribué aux différents reportages. Elle explique le concept de l'émission en ces termes : «Je voulais que l'émission soit basée sur l'interactivité et aussi soit un véritable écho de la capitale durant la nuit. C'est dans cet esprit qu'on a fait plusieurs reportages percutants où on se déplaçait de commune en commune.» L'année 2006 est marquée par deux événements majeurs dans son parcours professionnel : son recrutement officiel et la naissance de son projet du forum de proximité qui a débuté au mois de Ramadhan de 2006. Avec cette émission phare, elle arrête la présentation de l'information et se consacre entièrement au forum pendant plus d'une année. Elle renoue ensuite avec l'animation des soirées nocturnes mais cette fois durant les deux nuits du week-end avec le même réalisateur et aussi à ses côtés le journaliste d'expérience «ammi Rabah» qui est un passionné de la vie socioculturelle algéroise.
La talentueuse Samia Mouley espère continuer encore longtemps l'animation nocturne. Elle rêve aussi de concrétiser avec le réalisateur Djamel un ambitieux projet en adéquation avec l'engouement suscité par l'équipe nationale. Elle explique qu'«à partir du moment où l'on est mondialiste, on aimerait organiser des animations au niveau des quartiers grâce au soutien de différents partenaires économiques privés et publics et ainsi créer des liens entre les différents quartiers de la capitale».
Pour les échos des coulisses, Djamel le réalisateur et Samia l'animatrice sont un duo gagnant sur les ondes mais également dans la vie puisque cela fait six mois qu'ils ont fêté leur mariage. D'abord de simples collègues, ils se sont trouvé plusieurs points communs et au fil des émissions une idylle a vu le jour. Très complices, ils confient que le secret de leur réussite est de partager la même passion de la radio et surtout savoir concilier vie professionnelle et vie privée. Le métier de Djamel consiste à s'occuper des indicatifs et du tapis sonores et il participe aussi parfois à l'émission et il est devenu célèbre auprès des auditeurs avec son slogan «Ya alkhadra ma khalitinla Akoul Tchi boy Tchi boy». Il a débuté à la phonothèque, puis s'est retrouvé à la programmation musicale avant d'être réalisateur avec celle qui deviendra plus tard sa femme. En véritable mélomane, Djamel accorde une attention particulière au choix des chansons sélectionnées.
Quant à l'autre membre de cette équipe soudée, Karim Oumelal, il explique que son métier de régisseur de studio est essentiellement celui de coordinateur. Cela fait dix ans qu'il travaille à Radio El Bahdja où il régit d'autres émissions. Nous conclurons sur ces paroles où il confie : «J'apprécie énormément de faire partie de cette émission car le concept de Samia et de Djamel est celui de sensibiliser les gens pour qu'Alger revive la nuit et aussi de leur offrir un espace d'expression où les gens donnent leur avis, ce qui a inéluctablement des répercussions positives sur la société.»


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