Après les interrogations d'Alger, les réponses de Paris. À l'Algérie, qui demande des " précisions " sur la mort d'un citoyen algérien en cours d'expulsion, dans un fourgon de police, la France promet que " toute la lumière " sera faite. La diplomatie algérienne ne ménage aucun effort pour dévoiler les circonstances de ce drame. Ainsi, le secrétaire général par intérim du ministère des Affaires étrangères, Hocine Meghar, a reçu lundi l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, avec lequel il a évoqué le suivi de l'affaire, a indiqué hier un communiqué du ministère. Le ressortissant algérien, feu Abdelhak Goradia, est décédé le 21 août dernier lors de son transfert par les services de police à l'aéroport de Roissy Charles De Gaulle, en vue de son expulsion, en exécution d'un arrêté ministériel pris à son encontre, a rappelé la même source. Le SG par intérim a insisté, en particulier, pour que les résultats des enquêtes administratives et judiciaires diligentées par les autorités françaises compétentes ainsi que le rapport de l'autopsie soient communiqués, "dans les meilleurs délais possibles" à la partie algérienne. Il a été souligné, précise la même source, que ce décès "a suscité une émotion en Algérie et que la remise aux autorités algériennes de toutes les informations et documents sur les causes et les circonstances de cette mort, contribuera à établir, dans la transparence, le déroulement exact et précis des faits, qui ont entraîné la mort de notre ressortissant, et à en situer les responsabilités éventuelles des intervenants". Un certain nombre de questions ont été, également, posées, notamment sur la notification d'informations sur la détention du citoyen algérien durant son séjour en France, les liens familiaux et privés qu'il a établis et les droits qu'il a accumulés. Au cours de l'entretien, le secrétaire général par intérim a soulevé avec l'ambassadeur de France le décès, intervenu le 26 août 2014, d'un autre ressortissant algérien, lors de son transfert de la maison d'arrêt de Strasbourg au palais de justice de la ville de Colmar et exprimé l'"urgence de disposer de précisions sur les circonstances de ce drame". L'ambassadeur de France "a assuré le secrétaire général par intérim que les autorités de son pays seront informées des préoccupations exprimées par la partie algérienne et indiqué que les enquêtes appropriées sont en cours et que leurs résultats seront transmis aux autorités algériennes", conclut le communiqué. Abdelhak Goradia ne retournera jamais en Algérie, il est mort sur le trajet de l'aéroport. L'Algérie doit montrer la vérité. Comment un homme sous la garde de policiers peut-il mourir dans un fourgon ? Dès le lendemain, le parquet de Bobigny confie une enquête pour " homicide involontaire " à la juge d'instruction Caroline Jadis-Pomeau. Mais qui peut prouver cette thèse ?