Les Bourses européennes ont commencé la semaine en ordre dispersé, malgré la bonne tenue d'un indicateur allemand qui accrédite la thèse d'une stabilisation de la première économie européenne. Le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands est remonté après six mois consécutifs de baisse. "La hausse de novembre de l'enquête allemande Ifo est un soulagement après les baisses observées sur d'autres indicateurs, mais cela ne révèle encore qu'une croissance lente", a observé Jennifer McKeown, une économiste de Capital Economics. Cette bonne nouvelle vient s'ajouter aux déclarations de Mario Draghi, vendredi, signalant de possibles mesures supplémentaires de soutien à l'économie de la zone euro, qui, couplées à la baisse des taux directeurs chinois, avaient galvanisé les places financières. L'Eurostoxx a progressé de 0,52%. La Bourse de Paris a poursuivi sur sa lancée (+0,49%) après son fort rebond vendredi. L'indice CAC 40 a gagné 21,21 points à 4 368,44 points, dans un volume d'échange modéré de 3,5 milliards d'euros. Vendredi, il avait bondi de 2,67%, dans un mouvement d'euphorie générale. La cote parisienne, qui a démarré prudemment la séance, prenant le temps de digérer calmement les annonces des banques centrales européenne et chinoise à l'origine du fort rebond de fin de semaine dernière, a par la suite accéléré sous l'effet de la remontée du baromètre Ifo. Cet indicateur a été "un facteur plutôt positif" juge Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque, qui estime toutefois qu'il s'agit d'une "interprétation certainement exagérée d'un seul indicateur". Les bancaires ont bénéficié de ce climat optimiste. Société Générale a ainsi gagné 2,09% à 38,80 euros, BNP Paribas 1,07% à 50,20 euros et Crédit Agricole 1,64% à 10,85 euros. EDF a pris 1,39% à 23,30 euros alors que le conseil d'administration a validé dimanche la nomination du patron de Thales, Jean-Bernard Levy, comme P-DG par intérim de la compagnie d'électricité pour une prise de fonctions immédiate. La Bourse de Francfort a également profité de la hausse surprise du moral des entrepreneurs allemands pour gagner encore du terrain. L'indice Dax des trente valeurs vedettes a terminé sur un gain de 0,54% à 9 785,54 points tandis que le MDax des valeurs moyennes a pris 0,91% à 16 994,42 points. L'opérateur boursier Deutsche Börse a signé la meilleure performance (+2,33% à 57,55 euros) en réponse au relèvement de "neutre" à "acheter" de la recommandation émise par Citigroup sur le titre. Deutsche Bank (+2% à 25,43 euros) et l'équipementier automobile Continental (+1,61% à 167,6 euros) l'ont talonné. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,31%, affectée par la faiblesse des cours des matières premières qui pèse sur les titres des compagnies pétrolières et minières. A la clôture, l'indice FTSE-100 des valeurs vedettes a cédé 20,97 points à 6 729,79 points. La Bourse de Londres avait grimpé vendredi après l'annonce d'une baisse de taux de la banque centrale chinoise, ce qui avait dopé les actions des compagnies minières. La perspective d'une croissance chinoise plus vigoureuse avait en effet dopé les cours des métaux, dont la Chine est, de loin, la première consommatrice mondiale. Or les grandes compagnies minières sont cotées à Londres, aussi les mouvements dans ce secteur pèsent-ils beaucoup sur le FTSE. Les valeurs minières ont donc reperdu une partie du terrain gagné vendredi: Rio Tinto 2,15% à 2 976,5 pence, Anglo American 1,88% à 1 354 pence et BHP Billiton 2,47% à 1 621 pence. BP a grignoté 0,38% à 449,9 pence et Shell s'est effrité de 0,42% à 2 273,9 pence. La Bourse suisse s'est légèrement repliée, l'indice SMI perdant 0,24% à 9 058,51 points. Credit Suisse, qui a réglé son problème fiscal aux Etats-Unis, a été particulièrement bien orienté, avec une hausse de 1,49% à 25,95 francs. Julius Bär (banque) a gagné ,30% à 43,59 francs, alors que UBS a reculé de 0,30% à 16,85 francs. La Bourse de Bruxelles a progressé de 0,25% à 3 243,31 points. La principale progression a été le fait du groupe de services automobiles D'Ieteren, qui a gagné 2,48% à 31,00 euros, suivi par le câblo-opérateur Telenet (+1,26% à 44,70 euros). Les autres valeurs vedettes du Bel 20 ont évolué dans une fourchette inférieure à 1%, sauf l'assureur Delta Lloyd, qui a accusé la principale baisse en perdant 1,40% à 18,64 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,13% à 422,91 points. La baisse la plus importante a été subie par le groupe de prospection géologique Fugro, qui a cédé 4,42% à 20,65 euros. A la hausse, l'éditeur Wolters Kluwer a gagné 1,81% à 23,07 euros. La bourse de Milan a terminé en recul de 0,14% à 19 926 points. Les valeurs bancaires ont profité de la séance. Banco Popolare a pris 1,92% à 10,62 euros et Intesa Sanpaolo, qui selon la presse convoiterait les activités de la banque britannique Coutts, a gagné 1,02% à 2,388 euros. A l'inverse, Telecom Italia a cédé 3,86% à 0,884 euro après avoir confirmé la semaine dernière qu'il envisageait de se renforcer au Brésil via une fusion de sa filiale Tim avec Oi. La Bourse de Madrid a fini en nette hausse de 1,16%, à 10 642,5 points. Le titre du groupe de BTP et de services FCC a plongé de 3,81%, à 14,88 euros, après l'annonce que le milliardaire américain George Soros ne deviendra pas l'un de ses principaux actionnaires et que de nouvelles négociations étaient engagées avec le magnat mexicain des télécoms Carlos Slim. Les grandes banques espagnoles ont en revanche toutes fini nettement dans le vert: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a bondi de 2,47%, à 7,09 euros, BBVA a gagné 1,15%, à 8,48 euros et CaixaBank a progressé de 1,38%, à 4,398 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé en légère hausse de 0,20% à 5 333,70 points, portée par les bonnes performances du secteur bancaire. La banque BCP a gagné 4,22% à 0,08 euro tandis que sa concurrente BPI a progressé de 2,60% à 1,54 euro.
