La confiance des ménages allemands dans l'économie du pays s'érode, mais cela n'entame pas leur vue positive sur leur situation personnelle et leur envie de dépenser, selon l'édition de novembre du baromètre GfK publiée avant-hier. Dans son ensemble le baromètre inscrit un petit plus, passant à 8,5 points après 8,4 points en octobre. Mais ses composantes évoluent de manière contrastée. Celle qui mesure les attentes à l'égard de la conjoncture est en recul, ce que l'institut GfK explique par "les tensions géopolitiques persistantes et le ralentissement conjoncturel en zone euro", autant de facteurs qui "déstabilisent de plus en plus le consommateur". Pas au point toutefois de lui saper complètement le moral, puisqu'à la fois les attentes des ménages quant à leurs revenus et la propension à faire des achats augmentent en novembre par rapport à octobre. "Les raisons du bon moral sont les mêmes que ces derniers mois", explique l'institut, citant la bonne tenue du marché du travail et, comme facteur de plus en plus significatif, la baisse du prix du pétrole, qui se traduit par des prix du fuel de chauffage et de l'essence en baisse. "Du fait de l'allègement de ce poste budgétaire, il reste aux ménages plus pour d'autres usages", relève le GfK. L'institut pronostique un nouveau redressement du baromètre en décembre, à 8,7 points. Le moral relativement bon des consommateurs vient compléter le tableau esquissé dernièrement par le baromètre ZEW du moral des milieux financiers et l'Ifo de la confiance des entrepreneurs, à savoir celui d'une économie allemande qui se reprend après le passage à vide du printemps et de l'été.
L'inflation en recul L'inflation en Allemagne a reculé à 0,6% en novembre sur un an, son plus bas niveau depuis presque cinq ans, selon un chiffre provisoire publié par l'Office fédéral des statistiques Destatis. Le consensus d'analystes réalisé par l'agence Dow Jones Newswires avait tablé sur une décélération de la hausse des prix de cette ampleur pour novembre. La dernière fois que l'inflation allemande a été inférieure à 0,6% en glissement annuel remonte à février 2010. La hausse des prix dans la première économie européenne stagnait à 0,8% sur un an depuis le mois d'août. Le pays est aux prises depuis des mois avec une baisse des prix de l'énergie et une hausse très modérée de ceux de l'alimentation. En novembre, les prix de l'énergie ont accentué leur repli (-2,5% sur un an après -2,3% en octobre), tandis que ceux des aliments sont restés stables sur un an. L'évolution des prix en Allemagne a un impact significatif sur l'inflation de l'ensemble de la zone euro, qui demeure très loin de l'objectif "inférieur mais proche de 2%" affiché par la Banque centrale européenne (BCE). L'indice des prix harmonisés à la consommation (IPHC), utilisé comme référence par la Banque centrale européenne (BCE), s'établit à 0,5% sur un an en novembre pour l'Allemagne. Le chiffre provisoire de l'inflation allemande est calculé à partir des données de six des seize Etats régionaux. Le chiffre définitif doit être publié le 11 décembre. Sur un mois, les prix à la consommation ont été stables en novembre. Moins de chômeurs Par ailleurs, le marché du travail allemand, très solide, a connu une nouvelle petite amélioration en novembre en dépit d'une conjoncture poussive, selon les chiffres dévoilés. Le taux de chômage s'est établi à 6,6% en données corrigées des variations saisonnières, stable par rapport au mois précédent pour lequel le chiffre a été revu en baisse. L'Agence pour l'emploi avait initialement annoncé un taux à 6,7% pour octobre. Le nombre de chômeurs a reculé de 14 000 sur un mois en données CVS en novembre, beaucoup plus que le recul de 1 000 anticipé par le consensus compilé par l'agence Dow Jones Newswires. En données brutes, le nombre de chômeurs chute même de 16 000 personnes. "Il est d'usage que (le nombre de chômeurs) baisse en novembre, mais ce recul est ressorti plus prononcé que l'an dernier", a commenté dans un communiqué l'Agence pour l'emploi. Son président Frank-Jürgen Weise s'est félicité d'un marché du travail qui "évolue favorablement malgré une croissance économique contenue". L'économie allemande a eu un passage à vide au printemps et à l'été, affectée par la croissance en berne dans le reste de la zone euro, le ralentissement dans certains marchés émergents et les nombreuses tensions géopolitiques dans le monde. Mustapha S.