La concurrence dans les sphères politiques et économiques ne fait pas partie de nos traditions. Il n'y a ni concurrence entre les entreprises algériennes, ni concurrence entre nos entreprises et les entreprises étrangères, ni véritable concurrence entre partis politiques, c'est-à-dire entre partis liés au pouvoir et dans ce qui tient lieu de champ politique, ni véritable concurrence entre les candidats à toute élection. Il n'y a même pas une concurrence sérieuse entre nos importateurs, car il y assez d'argent en devises détenues au niveau de nos banques pour satisfaire ceux qui ont découvert le filon, à savoir celui de la pratique des containers. On parle de dizaines de milliards de dollars d'importations. Quel bonheur pour nos fournisseurs étrangers. Quel bonheur pour nos importateurs. Quel bonheur également pour nos corrupteurs et nos corrompus. Ainsi, nous contribuons à enrichir nos fournisseurs lesquels relancent l'économie dans leurs pays, tandis que nos importateurs arrivent avec succès à relancer la consommation dans notre pays, Nos importateurs devraient tout de même être distingués et " médaillés " de l'ordre national. Nos importateurs battent tous les records grâce d'abord à ceux qui sont déclarés éligibles à l'accès aux devises détenues par nos banques. Tout projet mérite attention et plus ils sont nombreux, plus ils multiplient les canaux d'accès à la devise détenue dans nos banques. Il faut bien que les devises servent à quelque chose. S'enrichir par des accès à la devise. Il y a une autre façon de s'enrichir. Sans risque pour l'investissement car il n'y aura pas de faillite. Bientôt donc, il y aura des élus heureux, qui sortiront leurs familles de la crise. Il y aura des youyous qui sortiront des chaumières. Qui veut gagner des millions? Sans doute que c'est humain de chercher à sortir de la crise ? Sans doute qu'une occasion pour y parvenir est offerte par l'accès à la députation. Une autre façon de s'enrichir. Par contre, il y a une concurrence au sein de l'alliance, entre les trois partis alliés pour le meilleur. On ne sait pas encore s'ils sont alliés pour le pire. Dans les conditions actuelles du fonctionnement du champ politique, les trois partis sont alliés pour " gagner " ensemble. Pour se maintenir au pouvoir. Faute d'adversaires. Pas d'adversaires sérieux, consistants pour pouvoir s'opposer aux partis au pouvoir. Cela restera valable tant que le champ politique demeure fermé. Il n'y a pas de concurrence consistante pour l'élection présidentielle. C'est la même situation qui se répète indéfiniment. L'élection ne devient qu'une formalité de confirmation au poste. Il n'y a même pas de candidat " trouble-fête " qui pourrait faire durer le suspense. Pourquoi alors maintenir un système électoral présidentiel à deux tours, alors que le premier tour est décisif ? L'ensemble des candidats de l'opposition obtiennent en cumul un résultat bien inférieur et de loin incapable de franchir le seuil des 20% des suffrages exprimés. Alors, normalement un tour suffit. Les trois dernières élections présidentielles ont confirmé l'inutilité de conserver un système électoral à deux tours Par contre, pour donner plus d'épaisseur aux élus parlementaires, plus de conscience et plus de responsabilité, et pour ne pas les faire opprimer par leurs partis politiques, s'imposerait un scrutin nominatif à deux tours. Cela n'arrangerait pas tellement les partis car, dans ces conditions, ce sont les candidats qui sont élus et non pas les partis politiques. Ainsi, nous saurions qui des députés a des convictions et des idées au lieu de se dissimuler derrière les partis.