Les cours du cacao ont grimpé sur fond d'inquiétudes sur la récolte au Ghana, les prix du café ont légèrement baissé dans un marché attentiste, tandis que le sucre a tenté de se stabiliser avant le début de la récolte de canne à sucre brésilienne. Le marché du cacao inquiet pour le Ghana La fève brune cotée à Londres et à New York a atteint mardi son plus haut niveau en un peu plus d'un mois et demi, à respectivement 2011 livres sterling la tonne et 2958 dollars la tonne. Les cours du cacao se sont appréciés sur fond d'inquiétudes grandissantes concernant les volumes de récolte au Ghana, mais pour Edward George, analyste chez Ecobank, les perspectives restent moroses pour les prix. "Les cours du cacao se sont renforcés, ce qui est bizarre si l'on considère que la Côte d'Ivoire (le premier producteur de cacao au monde) s'attend à une récolte record cette année", notait-il. Selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, la Côte d'Ivoire est en passe de produire plus, ou au moins autant, que l'année dernière. La production au Ghana, quant à elle, apparaît moins conséquente, et les livraisons aux ports ont baissé d'un quart à un tiers. M. George pense que la nouvelle d'une mauvaise récolte au Ghana, deuxième producteur de cacao au monde, commence à faire son chemin sur les marchés, ce qui a aidé les prix cette semaine. "Mais les cours pourraient se trouver sous pression de la bonne récolte en Côte d'Ivoire, et d'une demande en baisse, notamment en Chine", soulignait l'analyste. Le concassage de fèves de cacao en Asie a en effet reculé pour le premier trimestre 2015, selon des chiffres publiés la semaine dernière. Ces statistiques sont souvent interprétées comme un reflet de la demande de cacao, mais il se pourrait aussi que les usines de concassage, face à des prix relativement hauts et stables ces derniers temps, aient décidé d'attendre et de vider leurs stocks, expliquait M. George.
Le café se calme Les cours du café ont connu un accès de faiblesse en début de semaine, avant de se reprendre, malgré le manque flagrant d'élan sur les marchés. Le robusta échangé à Londres est tombé mardi à 1 743 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis un mois. La livre d'arabica cotée à New York a glissé lundi jusqu'à son plus bas niveau en deux semaines, à 134,60 cents. Il y a eu peu de nouvelles marquantes sur le marché du café cette semaine, selon plusieurs analystes. "Le marché londonien attend les récoltes vietnamiennes qui devraient débuter bientôt, et les estimations sont à la baisse", notait M. Scoville. Les producteurs vietnamiens attendaient cependant toujours une hausse des prix pour entrer sur le marché et vider leurs stocks. Le Vietnam est le plus gros producteur et exportateur de robusta au monde. Pour les analystes de Barclays, les cours de café offrent toujours de bonnes possibilités d'investissement. La banque estime en effet qu'une augmentation de la consommation chinoise de 25% sur cinq ans devrait soutenir les cours.
Le sucre tente de se stabiliser en attendant le Brésil Le sucre échangé à Londres a grimpé jeudi à son maximum en près de deux mois et demi, à 382,60 dollars la tonne, tandis que la livre de sucre brut cotée à New York a atteint le même jour son plus haut niveau en presque deux mois, à 13,48 cents. Les cours étaient toujours un peu soutenus par la période de flottement qui entoure le début de la récolte de canne à sucre au Brésil, les stocks étant généralement à leur plus bas en cette période. Mais le marché du sucre reste surabondant empêchant toute envolée des prix et les stocks de la saison précédente au Brésil devraient suffire à combler un éventuel manque, selon les analystes de Czarnikow. Par ailleurs, le renchérissement de la monnaie brésilienne face au dollar continuait d'apporter un léger soutien aux cours. Les producteurs sont plus enclins à conserver leurs stocks, puisqu'ils recevront moins de devises pour des produits vendus à l'extérieur en dollars. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 1 792 dollars vendredi, contre 1 820 dollars le vendredi précédent. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 137,30 cents, contre 141,85 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 377,20 dollars, contre 370,80 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 13,16 cents, contre 13,06 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 2 010 livres sterling, contre 1 961 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2 938 dollars, contre 2 846 dollars sept jours plus.