DEVANT les non-dits de l'actualité politique, sociale et économique, où se bousculent autant de tentatives et de tribuns, de compré- hension et d'incompréhension ou d'autres sujets parfois étrangers à la sphère sociopolitique, il y a certainement, une certaine inquiétude qui se dégage de la société algé- rienne soumise à tant d'harcèlement, de confusion et d'incertitude. Tout le monde spécule sur l'avenir du pays, mais ne propose aucune alternative. La seule qui est en vogue : une transition démocratique. Le citoyen lambda, celui qui entend ces sirènes à travers la chaine de télévision privée ou suivant leur déclaration à travers la presse écrite, réflé- chit beaucoup plus à ce qu'il y a de spécifiquement d'humain, de démocratie et de social. La révision constitutionnelle, le projet de loi de finances 2016, le projet de code de l'investissement, la politique étrangère du pays, pris dans le viseur de la classe politique, au sein du Parlement pour en faire un sujet de débat. Mais quel débat ? Un débat qui n'a aucun sens puisqu'il est détourné de la réalité, de la solidarité nationale pour verser rassemblement dans le primat des desseins inavoués et qui incitent à travers de faux arguments, les citoyens à sortir dans la rue, une tentative exprimée non pas tout bas mais tout haut, à l'image de ce parlementaire d'un parti islamiste qui invite les citoyens à venir se rassembler devant le siège de l'APN. Pour quoi ? Au profit de qui ? Contre qui ? Dans ses yeux, il s'est dénoncé : contre le gouvernement. Ce député et ses semblables au Palais Zighout Youcef répondent adéquatement à des ordres de jour sombres. Qui les formulent ? Comment les décoder ?, autant de questions qui ne manqueront pas de se poser et pourraient même faire apparaitre quelques vérités et le véritable but de ce bouillonnement fondamental, sous-jacent à l'action de bien d'agitateurs du moment. Audel à de ce catalogue exceptionnel à la classe politique algérienne, les citoyens entendent sauver ce qui est propre à tout homme, ce qui les distinguent de ces hommes politiques, ce quelque chose de spécifique : leur dignité, leur quiétude et leur évolution sociale qui devront se définir par un contenu déterminé que par ces tentatives de sortir l'émeute, une faculté de faire de la société un sujet manipulable plutôt qu'acteur actif dans la vie de tous les jours. La société algérienne tient à se conférer en sens à son existence, de se donner un projet durable et multiforme, aussi minimal soit-il, l'essentiel qu'il répond à ses aspirations légitimes. La dignité de la société n'est liée à aucun mode de vie particulier, à aucune autre tendance idéologique que celle façonnée par ses luttes et ses résistances. L'Histoire de l'Algérie, depuis la nuit des temps à nos jours, est constituée de périodes intimement liées entre elles, faisant apparaitre un certain nombre de constantes devenues elles-mêmes les composantes fondamentales de la personnalité nationale algé- rienne. Ces constantes jettent la lumière sur le déroulement de cette Histoire et permettent de mieux saisir la portée. A présent, le peuple ne se soucie que de la poursuite du programme politique qu'il a choisi et dont l'évolution de ses acquis cristallisation de la justice sociale, d'un contenu national consacrant la paix, la sécurité, et la marche progressive vers une économie émergente qui répond aux conséquences de la mondialisation. C'est dans cette philosophie, la plus assurée, que se fait entendre et valoir le renouveau national qui tout à la fois, en est le paradoxe, tire logiquement toutes les lectures de la mondialisation et des conjonctures surprenantes politiques, sécuritaires et économiques qui minent le monde et la stabilité des peuples.