Le joaillier américain Tiffany a abaissé mardi son objectif financier annuel, après avoir livré une performance trimestrielle en dessous des attentes en raison du dollar fort rognant ses bénéfices et d'une conjoncture économique incertaine dissuadant les consommateurs de dépenser. Lors de l'exercice fiscal devant s'achever fin janvier, le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du nord, devrait être inférieur de 5 à 10% aux 4,20 dollars enregistrés lors de l'exercice 2014/15, a annoncé le groupe. Ce qui se traduit par un bénéfice par action compris entre 3,78 et 3,99 dollars, contre 4,05 dollars attendus en moyenne par les analystes. Cette prévision prend en compte les dégâts causés par le renchérissement du dollar et des incertitudes sur la croissance, explique le bijoutier new-yorkais. Elle n'intègre pas en revanche des événements inattendus pouvant survenir d'ici là, comme une dépréciation d'actifs. Fin août, Tiffany disait s'attendre à réaliser sur l'ensemble de son exercice un bénéfice par action entre 2% et 5% inférieur à l'année précédente. Tiffany est le dernier grand nom de la distribution américaine à se montrer prudent alors que va commencer la saison déterminante des achats des fêtes de fin d'année. A Wall Street, le titre dévissait de plus de 4% dans les échanges électroniques de préséance. "Comme attendu, le dollar fort continue de mettre la pression sur nos résultats financiers, notamment lors de la conversion des ventes réalisées hors zone dollar en billets verts. En outre, nous pensons que l'environnement économique incertain et les conditions des marchés aux Etats-Unis et dans d'autres régions affectent les dépenses des consommateurs", résume le patron, Frederic Cumenal. Les ventes à nombre de magasins comparable, un des indicateurs de la rentabilité dans la distribution, ont reculé de 6% sur un an. Les revenus ont ainsi baissé dans quasiment toutes les régions à l'exception du Japon (+17%) malgré un fort intérêt pour les bijoux voyants (statement jewelry). Aux Etats-Unis, le chiffre d'affaires a notamment pâti de moindres dépenses des touristes, entraînant un recul de 7% des recettes de la région Amériques. En Europe, les ventes ont baissé de 2%, idem en Asie-Pacifique. Le chiffre d'affaires trimestriel total du bijoutier est ressorti à 938,2 millions de dollars, en baisse de 2,2%, contre 971 millions de dollars espérés en moyenne par les analystes. Certes le bénéfice net a augmenté de 137,6% à 91 millions de dollars mais il est inférieur aux attentes lorsqu'il est rapporté par action et hors éléments exceptionnels (70 cents contre 75 cents espérés par les marchés). La marge brute d'exploitation a toutefois atteint 60,2% contre 59,7% un an plus tôt, grâce à des hausses de prix qui ont permis de compenser l'impact du dollar fort.
