L'Arabie saoudite s'est déclarée prête à prendre part à une éventuelle opération terrestre en Syrie au sein de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. D'après le politologue iranien, directeur général du quotidien arabophone al-Wafaq, Mosayeb Na'imi, il est peu probable que cette intention de Riyad finisse par se traduire en action. Dans une interview accordée à l'agence Sputnik, M.Na'imi a estimé que l'initiative saoudienne devait être considérée "plutôt comme une blague". "Depuis dix mois, l'armée saoudienne effectue des frappes aériennes sur le territoire du Yémen voisin mais n'ose pas y envoyer des troupes au sol", a rappelé l'interlocuteur de l'agence. Pour lui, par ces déclarations au sujet de la crise syrienne, Riyad cherche à faire semblant d'exercer une influence sur le règlement de la situation dans ce pays. "Le Royaume saoudien ne dispose pas de la volonté politique nécessaire pour envoyer ses troupes en Syrie. Pourtant, si l'Arabie saoudite décidait de le faire, cela ne ferait que provoquer une nouvelle guerre au lieu de mettre fin au conflit en cours", affirme M. Na'imi. Dans le même temps, l'Arabie saoudite pourrait pousser les Etats-Unis à s'ingérer directement dans la crise syrienne, poursuit-il. "Cependant, après l'échec de leurs opérations en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis se rendent bien compte du fait que l'envoi de forces terrestres en Syrie tournera en catastrophe", indique le politologue. Dans ce contexte, Riyad, "extrêmement mécontent" des succès réalisés par l'armée gouvernementale syrienne dans sa lutte contre le terrorisme, "n'a rien d'autre à faire que de mener une guerre de l'information".
Aide humanitaire L'armée syrienne continue ses attaques sur les positions des djihadistes dans la province syrienne d'Alep. Pour l'instant, les troupes gouvernementales se préparent à prendre d'assaut la localité de Tel Rifat, dernier fief des terroristes dans le nord de la province. Le siège des villes d'Az-Zakhra et de Noubel a duré plus de trois ans. Pendant tout ce temps, les habitants ne survivaient que grâce à l'aide humanitaire acheminée par voie aérienne, car toutes les voies d'accès à ces villes étaient bloquées par les terroristes. Ce n'est que récemment que l'armée syrienne a réussi à libérer ces localités. Une correspondante de RT a visité les villes d'Az-Zakhra et de Noubel récemment assiégées par le groupe terroriste Front al-Nosra, posant des questions aux habitants de ces villes. "Nous ne nous sommes pas rendus, et grâce à notre résistance et à notre courage nous avons réussi à vaincre l'ennemi", raconte une femme. "Pendant le siège, les habitants manquaient de nourriture et d'eau. Il n'y avait pas non plus d'électricité ni de gaz, nous étions obligés de cuisiner sur le feu. On préparait la pâte et on faisait cuire du pain. Nous sommes si heureux que l'armée syrienne nous ait sauvés!", s'exclame-t-elle. Les prix des produits de première nécessité coûtent plus cher, par exemple, les bombonnes de gaz ont considérablement augmenté, les habitants restant coupés du reste du monde. Ce n'est qu'après la levée du siège que l'on a commencé à recevoir de l'aide humanitaire en quantités suffisantes. Le gouvernement a envoyé dans les villes en question des camions transportant des produits alimentaires, des bombonnes de gaz et du carburant. Selon un habitant, le siège a duré plus de trois ans. Les djihadistes n'ont laissé qu'une seule fois passer une cargaison d'aide humanitaire organisée par le Comité International de la Croix Rouge et du Croissant-Rouge. "L'entrée de la cargaison a été autorisée seulement après de longues négociations. En outre, les terroristes ont fixé des conditions strictes à la livraison, ce qui a fait que le volume de l'aide humanitaire a été très faible. Maintenant, nous avons reçu le premier lot d'aide humanitaire du gouvernement. Damas nous a fourni 1 000 bombonnes de gaz qui ont été distribuées parmi les habitants sur les instructions du gouverneur d'Alep. Nous avons également reçu 47 tonnes de farine et du mazout. Le carburant sera utilisé dans les cliniques, les centraux téléphoniques et dans les boulangeries", a-t-il raconté.