"Donnez-nous Ben Laden et nous vous laisserons continuer à gouverner ". Tel fut le message qu'envoya le chef du gouvernement Tony Blair au mollah Omar. Et pourtant, l'Afghanistan du mollah exerça les pires atrocités sur les droits de l'homme, exécutant des " condamnés " dans un stade de football. La Burka si décriée dans les pays occidentaux, et même dans les pays musulmans, en tant que grave atteinte aux droits de l'homme, ne fut pas intégrée dans le processus justificateur de la guerre. " Droits de l'homme " universels? Les pays membres de la coalition ne se sont intéressés qu'à la dimension des droits de l'homme qui ont une implication sur leurs intérêts. Ben Laden pesait sur eux en tant que menace, beaucoup plus que ne pesaient sur les citoyens afghans les atteintes aux droits de l'homme. Le droit international à faire respecter ? Droits de l'homme, droit humanitaire international, droit d'ingérence, devoir d'ingérence, protection des populations, souveraineté des Etats, souveraineté des populations, sont les concepts qui animent ou plutôt qui enveniment les relations internationales. CONCEPTION COMMUNE DES DROITS DE L'HOMME ? Sont-ils abordés sous l'angle des droits des citoyens ou sous l'angle des intérêts des grandes puissances, ou plutôt des puissances intervenantes ? Une grande polémique s'ensuivit entre les tenants de conceptions diverses, voire différentes, contradictoires même. Des civilisations diff érentes les perçoivent de façon différente. Les " références " asiatiques et occidentales ne sont pas superposables. Tant les conceptions des droits de l'homme que celles de la démocratie sont différentes. Des enjeux de domination sont au cur des préoccupations des grandes puissances. Des évolutions des relations internationales ont induit de nouvelles menaces pour la démocratie, pour les droits de l'homme, pour la stabilité à l'intérieur et à l'extérieur des Etats. Le libéralisme économique a amené la libération.Il est évoqué surtout depuis que les relations internationales s'étaient " enrichies" des concepts de droit d'ingérence puis du devoir d'ingérence. Le droit d'ingérence n'est pas perçu par tous de la même façon. Pourquoi n'est-il pas universellement appliqué là où effectivement il y a atteinte aux droits de l'homme ? Il faut protéger les populations en Libye par exemple et pas dans les territoires occupés palestiniens ? Ce sont les grandes puissances qui sont responsables de ce que l'atteinte aux droits de l'homme est tolérée quelque part et sanctionn ée ailleurs. Agéométrie variable. Droit international ? Si les Etats- Unis s'y conformaient, ils perdraient les attributs d'hyperpuissance. Un professeur américain de passage à Alger disait qu'il est normal qu'Obama n'allait pas se faire ligoter par le droit international. A quoi servirait-il d'être une hyperpuissance et de ne pas pouvoir agir en donnant une finalité politique à l'expression de puissance et même de pratiquer la politique des deux poids, deux mesures ? Pourquoi les Etats- Unis se considèrent-ils le bras armé des Nations unies et pas par exemple la Chine ou la Russie ?