Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a annoncé lundi que le gouvernement a chargé le ministre de la Communication de réorganiser et d'assainir le secteur de l'audiovisuel et ce, en attendant que l'autorité de régulation audiovisuelle voit le jour. Une décision qui peut paraître surprenante pour certains, mais pour d'autres, elle intervient pour mettre un terme à tant d'anarchie qui se fait jour dans ce secteur. Tout indique que cet assainissement va concerner plus d'une cinquantaine de chaîne de télévision privées qui activent sans aucun agrément et jouant pour certains d'entre elles, un puissant relais de déstabilisation de la cohésion nationale. Cela semble traduire un souci et un outil qui a envahi le petit écran pour démobiliser et exaspérer par la désinformation la société algérienne par le biais brutal et ostentatoire de ces communicants au Grand public. C'est la conclusion faite par les pouvoirs qui voient en cette pratique une désinformation complètement orientée vers d'autres desseins. A ce propos, l'éditorial d'hier de notre confrère El-Moudjahid écrit : " On a vu des chaînes qui versent dans la ''publicité mensongère, la violation de la vie privée, l'atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et, plus grave encore, des attaques contre la cohésion de la société algérienne, avec des appels à la haine, au régionalisme et à la fitna ". Sans une remise en cause de l'ouverture du paysage audiovisuel, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a précisé que ce rappel à l'ordre ne signifie nullement une remise en cause de l'ouverture du paysage audiovisuel, mais une réglementation d'un domaine d'activité comme il en existe dans tous les pays du monde, et pour préserver la santé morale du pays ". M. Sellal donnant plus de crédibilité à sa décision d'assainir ce secteur dira : " On a vulgarisé l'insulte et l'invective, et on nous a poussés à renoncer à la morale qui fait de nous d'êtres dignes et responsables ". Il a expliqué que ces dérives sont inacceptables, tant le respect des principes de la société algérienne est "une ligne rouge à ne pas dépasser". C'est aussi limpide comme l'eau de roche, M. Sellal fait planer le doute sur l'indépendance, la ligne éditorialiste de ces chaînes qui occupent le champ médiatique sans souci d'efficacité et entièrement versées dans la désinformation. Donc la démarche de réorganisation et d'assainissement de ce secteur annoncé avec force arguments par M. Sellal répond à un souci de tranquillité socio-politique et surtout visant à mettre un frein à ce désordre sans fin caractérisé par l'arrivée de chaînes de télévision privées qui offrent, une foule d'informations et d'émissions qui sont interprétées politiquement d'attaques répétées contre la cohésion de la société algérienne. Cela fait dire à M. Sellal : " Certains vecteurs audiovisuels versent plus dans la publicité mensongère… ". Rappelant la volonté de l'Etat, M. Sellal dira : " Pourtant, la volonté de l'Etat a été entière et sincère pour le développement du paysage médiatique national, pour peu que cela se fasse dans un environnement sain et dans le respect de la loi et des règles de déontologie. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Les efforts louables et courageux des acteurs pour une télévision à l'Algérienne, plurielle, diverse, créative et critique, sont pollués et dévoyés par une minorité mue par l'appât du gain ou des desseins encore plus vils ". A bien saisir les propos de M. Sellal il s'agit bel et bien d'une véritable incitation au désordre public, à envenimer davantage le climat socio-politique, les difficultés de la vie quotidienne et d'en exploiter le tout à d'autres visées de subversion…Une conception démagogique qui profite aux ennemis du pays. Il faut que d'aucuns prennent la mesure des progrès accomplis sur la voie de la liberté d'expression et du pluralisme d'opinion sans verser dans la diffamation et autres dérives. Au regard de la conjoncture difficile que traverse le pays en raison de la baisse continue des prix du baril de pétrole sur le marché mondial, les menaces sécuritaires qui pèsent à nos frontières, le mieux et dans l'intérêt de la sauvegarde de la cohésion nationale, les médias sont interpellés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal à remplir pleinement le rôle de puissant levier de promotion du développement socio-économique et de construction démocratique de la société algérienne, à jouer leur rôle d'information et d'éducation, de défense des valeurs fondamentales et de l'intérêt national. On comprend aussi que M. Sellal a voulu faire passer un message à toute la corporation, c'est-à-dire qu'au-delà de leur mission traditionnelle d'information les médias doivent devenir, par leur professionnalisme, l'un des moteurs du redressement national.