Areva et EDF ont formalisé l'avancement de leurs discussions sur l'activité réacteurs du groupe nucléaire, en signant un protocole d'accord confirmant la cession d'une majorité du capital au géant de l'électricité, sur base d'une valorisation de 2,5 milliards d'euros. Le conseil d'administration d'Areva a autorisé la signature d'un protocole d'accord formalisant l'état d'avancement des discussions avec EDF et confirmant la cession des activités d'Areva NP, a indiqué le groupe nucléaire en difficulté dans un communiqué. Les deux entreprises visent la signature des accords engageants avant fin novembre 2016, pour une finalisation de l'opération espérée au deuxième semestre 2017, a-t-il précisé. Ce protocole d'accord, non engageant, tient compte de la nouvelle organisation d'Areva, présentée mi-juin, qui permet d'immuniser les activités cédées des risques financiers liés aux surcoûts et retards du chantier du réacteur EPR en construction en Finlande (Olkiluoto 3) par le groupe nucléaire. EDF avait posé la condition de son immunité comme préalable au dépôt d'une offre ferme. Concrètement, l'option retenue, appelée plan B par Areva, prévoit le maintien du contrat finlandais au sein d'Areva NP, dans le giron du périmètre consolidé de la maison mère (Areva SA). Les autres actifs d'Areva NP, à savoir la conception, la construction et les services aux réacteurs, seraient eux transférés dans une nouvelle filiale, New Areva NP (New ANP), qui elle pourra être revendue à EDF. Le protocole stipule (...) qu'EDF, New ANP et leurs sociétés affiliées seront totalement immunisés contre tous les risques et coûts liés à l'achèvement du projet Olkiluoto 3 et seront protégés des risques liés à la découverte d'anomalies dans le suivi de fabrication d'équipements produits dans les usines du Creusot, et le cas échéant de Saint Marcel et de Jeumont d'Areva, a détaillé EDF dans un communiqué distinct. Le groupe a précisé que l'accord prévoyait un contrôle majoritaire de New ANP par EDF (au moins 51% des actions et droits de vote), la participation d'Areva comprise entre 15 et 25% dans le cadre d'un partenariat stratégique, et potentiellement la participation d'autres partenaires minoritaires jusqu'à 34%. Le prix indicatif retenu de 2,5 milliards d'euros est susceptible d'évoluer à la hausse ou à la baisse en fonction notamment de l'atteinte de certains objectifs de performance. Areva recentrera quant à lui ses activités sur le cycle du combustible (de l'extraction de l'uranium au traitement du combustible usé), qui seront regroupées au sein d'une nouvelle entité, New Co. Celle-ci bénéficiera d'une partie de l'augmentation de capital de 5 milliards d'euros annoncée en janvier prévue début 2017, à laquelle l'Etat actionnaire devrait participer à hauteur de 4 milliards. Des marques d'intérêt ont été formulées par des groupes industriels asiatiques et l'objectif est désormais de recevoir des offres engageantes, a indiqué Areva. En pleine restructuration, le groupe a par ailleurs publié jeudi des résultats en hausse au titre du premier semestre, ce qui lui permet de relever son objectif de flux de trésorerie opérationnel net pour l'ensemble de 2016. Cet indicateur est désormais attendu à -1,5 milliard d'euros, contre un montant compris entre -2 et -1,5 milliard d'euros précédemment. Le spécialiste de l'atome a réduit sa perte nette à 120 millions d'euros entre janvier et juin, contre 206 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat opérationnel est ressorti à 86 millions d'euros, contre 4 millions un an plus tôt, et le chiffre d'affaires, qui exclut notamment l'activité réacteurs en cours de cession à EDF, s'est inscrit en hausse de 4,4% à 1,93 milliard d'euros.