Aggraver la dégradation de l'économie par les insécurités, s'appuyer ensuite sur les implications sur les populations à savoir les graves frustrations socio-économiques pour fournir des argumentations à la politique de subversion qui a pour mission d'élargir la base de recrutement des terroristes en créant ainsi des vocations aux métiers de terroriste, faire de l'extrême violence le point de départ de leurs stratégies, rendre la menace terroriste plus crédible que la protection par l'Etat, maintenir en permanence un état de crise pour rendre caduques toutes les thérapies mises en œuvre et en discréditer ainsi les Etats ciblés. " Discréditer " a comme résonnance " délégitimer", et donc retrait par les populations de la confiance qu'elles pouvaient encore porter à l'endroit des institutions. Le terrorisme est présenté comme étant plus le produit de forces extérieures que celui de la répression. Parce qu' il n'avait pas été prévu mondialement dans son ampleur, dans son caractère transfrontalier, dans son intensité, dans sa capacité à exploiter la clandestinité pour s'offrir une supériorité opérationnelle de conjoncture, il est constaté que de par le monde, et particulièrement par les pays de la bande sahélo-saharienne que leurs moyens de sécurité disponibles sont prévus pour des scénarios dépassés. Les menaces changeantes obligent les Etats sans cesse à adapter leurs parades. Choix de la bande sahélo-saharienne. Les stratèges du terrorisme se fixent donc plusieurs objectifs sur la base d'un constat. Parallèlement à la politique américaine de " démocratisation " annoncée dans l'espace du GMO et qui va reposer sur la mise en œuvre du concept de " chaos constructif " amorcé. L'expansion des groupes terroristes en Afghanistan est freinée et même inversée dans les pays structurés comme par exemple l'Algérie s'inscrivent dans un processus de " régénération" dont la réalisation nécessite d'investir dans des espaces vastes, peu densifiés, désertifiés, pratiquement incontrôlables par des Etats aux faibles moyens, et aux prises avec des rebellions internes. C'est le cas avéré des pays sahélo-sahariens en proie traditionnellement à des insurrections dans leur Nord et menées par des Touaregs qui ne sont pas forcément indépendantistes, mais qui réclament plus particulièrement que leurs régions ne soient plus en marge des politiques de développement et de désenclavement. Ces pays dont principalement le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad ont déjà subi des frappes terroristes par des groupes terroristes qui évoluent au niveau des frontières de ces pays. L'Algérie qui est connue pour sa politique extérieure axée sur la sécurité collective et l'émergence de régions sur la base d'une solidarité opérationnelle propose donc son aide aux quatre pays cités sans préoccupation aucune de leadership. L'immensité de la bande sahélo-saharienne, pratiquement un " no man's land ", est mise sans danger pour leurs auteurs au profit de la criminalité organisée et du terrorisme. Organisation de parades concertées. Du fait qu'il est avéré qu'aucun pays ne possède à lui tout seul les moyens adéquats d'une lutte contre le terrorisme, les cinq pays cités avaient compris qu'ils devaient coopérer dans la lutte contre de telles menaces avant que la jonction entre le terrorisme et la criminalité organisée ne produisent des " faits accomplis " difficilement réversibles et qui concernent à la fois la sanctuarisation de la bande au profit de l'internationale terroriste et la déstabilisation des pays. Tout retard apporté à des offensives concertées perfectionnées par des manœuvres communes contre le terrorisme alourdira la facture de réparation. C'est ainsi que les états-majors de défense des cinq pays s'étaient réunis en Algérie pour une évaluation des menaces et des moyens de les combattre. Le terrorisme a besoin d'élargir le champ de son infestation pour se " soulager " des pays qui l'ont combattu et qui l'ont placé devant la double impasse militaire et politique. Ne pouvant se donner une dimension " nationale " malgré que ses commanditaires leur aient promis que les peuples les suivraient dès lors qu'ils seront rentrés dans une insurrection armée, les groupes terroristes qui n'ont plus de motivations essentiellement d'ordre de politique interne se revendiquent d'un label qui leur procure, selon leurs perceptions, une dimension internationale. Ils estimeraient pouvoir mieux s'imposer dans les pays qui les avaient " chassés " en s'associant sur le plan international à d'autres organisations terroristes.