Trois tentatives d'émigration clandestine à partir des côtes de Médenine et de Bizerte ont été déjouées et 38 personnes ont été interpellées par les gardes-côtes de la garde nationale dans ces deux gouvernorats, indique un communiqué publié jeudi par le ministère tunisien de l'Intérieur. A Bizerte, les gardes-côtes ont intercepté, jeudi, au large de Ras Jebel, un bateau de pêche avec, à son bord, 14 émigrés clandestins originaires d'El Alia, lit-on dans le communiqué. Une somme d'argent en devise a été saisie auprès de ces personnes, dont l'âge varie entre 17 et 35 ans. A Djerba (Médenine), les gardes-côtes ont avorté, mercredi, deux tentatives d'émigration clandestine, souligne le même communiqué. Vingt-quatre individus, âgés entre 18 et 33 ans, ont été arrêtés. Trois embarcations, des quantités de carburant et une somme d'argent en devise ont été saisis lors de cette opération, ajoute la même source.
Defend Europe vient de terminer sa première mission D'autre part, les dirigeants du navire qui a fait polémique depuis des semaines, on annoncé la fin de leur mission. En effet les militants anti-migrants du collectif "Défend Europe" ont annoncé jeudi soir la fin de la mission du navire C-Star, après moins d'une semaine de patrouille au large de la Libye qu'ils ont qualifiée de "succès indiscutable et total". "Aujourd'hui, Defend Europe vient de terminer sa première mission", ont annoncé dans un communiqué ces militants venus du groupe d'extrême droite Génération identitaire (GI). Parti début juillet de Djibouti, où il a été loué grâce à un appel aux dons sur internet qui a récolté plus de 228.000 dollars (195.000 euros), le C-Star été retardé par des difficultés administratives et judiciaires à Suez et à Chypre, et n'est arrivé que le 5 août au large de la Libye. "Nous vous demandons de quitter la zone de secours", a-t-il alors lancé par radio à plusieurs navires d'ONG. "Vous agissez comme un facteur incitatif pour les trafiquants d'êtres humains, leur faisant gagner des millions. Nous allons vous surveiller, les temps où personne ne voyait ce que vous faites sont terminés". Mais le navire n'a fait que passer tout droit en direction de la Tunisie, devant laquelle il est resté bloqué cinq jours en raison de résistance à son ravitaillement avant de devoir arrêter ses moteurs une journée pour réparer un problème technique. Il a finalement réellement entamé ses patrouilles le 11 août au soir, se contentant principalement de tourner autour des navires d'ONG présents dans la zone en leur répétant le même message. Puis il a mis le cap au nord mercredi, selon les sites de suivi du trafic maritime, et a jeté l'ancre jeudi soir au large de Malte. Les militants qui étaient à bord ont prévu une conférence de presse samedi à Lyon (France). Dans leur communiqué, ils relèvent la récente baisse du nombre de navires d'ONG patrouillant au large de la Libye et surtout du nombre de migrants tentant la traversée. "Que s'est-il passé en un mois ? Tout simplement la pression citoyenne en Italie face au déferlement des clandestins. Une pression que nous avons contribué à augmenter et accélérer", assurent-ils. L'Italie n'a enregistré que 13.500 arrivées sur ses côtes depuis le 1er juillet contre 30.500 l'an dernier à cette même période. Mais les experts y voient le résultat d'efforts entamés de longue date pour ralentir les flux au sud de la Libye et pousser les garde-côtes libyens à intercepter les migrants dans leurs eaux. Parallèlement, plusieurs ONG ont suspendu leurs opérations quand la marine libyenne a annoncé le 11 août vouloir élargir sa zone de responsabilité dans les secours et en exclure les navires étrangers.