Les Bourses européennes ont terminé jeudi en baisse, les investisseurs doutant de plus en plus de la mise en place des réformes promises par le président américain Donald Trump et inquiètes d'une inflation qui n'a pas accéléré en zone euro. "Depuis hier soir, la Bourse est dominée par ce qui se passe dans l'entourage de Donald Trump. Le marché américain a commencé à corriger car Trump perd des soutiens dans le milieu économique. En vue des différentes réformes promises, ce n'est pas une bonne chose", a relevé Alexandre Baradez, analyste pour IG France. Les investisseurs ont également été refroidis par le compte-rendu de la BCE inquiète d'un euro trop fort. Par ailleurs, l'inflation n'a pas accéléré en zone euro malgré les torrents de liquidités continuant à être déversés sur le marché par la BCE. Les prix ont augmenté de 1,3% sur un an en juillet, comme au mois précédent.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,65% La Bourse de Paris a terminé dans le rouge (-0,57%). L'indice CAC 40 a cédé 29,76 points à 5.146,85 points dans un volume d'échanges mince de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,71%. Les titres liés au secteur de la banque et de l'assurance ont souffert sur fond de détente des taux d'intérêt souverains, BNP Paribas perdant 1,55% à 66,20 euros tandis que Société Générale a cédé 2,32% à 47,83 euros et que Crédit Agricole a reculé de 1,97% à 15,16 euros. Natixis s'est replié de 1,58% à 6,40 euros. Axa a baissé de 0,94% à 24,81 euros. Les titres énergétiques ont à l'inverse progressé, à l'image d'EDF (+2,69% à 9,28 euros), d'Engie (+0,85% à 14,20 euros) et de Veolia (+1% à 19,70 euros). La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,61%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 45,16 points à 7.387,87 points. Le principal indicateur du jour a été légèrement meilleur que prévu, les ventes au détail ayant progressé de 0,3% en juillet au Royaume-Uni. Mais les données pour juin ont été révisées en baisse, laissant une impression mitigée sur la consommation des ménages. Du coup le secteur de la distribution a passé une mauvaise journée. Parmi les chaînes de supermarchés, Tesco a perdu 0,69% à 178,85 pence, Sainsbury's 1,20% à 239,70 pence et Morrison 1,12% à 246,30 pence. L'enseigne d'habillement Next a quant à elle lâché 1,41% à 4.204,00 pence. Le secteur bancaire a également souffert. Standard Chartered a lâché 2,72% à 755,00 pence, RBS 2,20% à 258,10 pence, HSBC 1,34% à 738,00 pence, Lloyds Banking Group 1,45% à 64,40 pence et Barclays 1,74% à 197,25 pence. Parmi les valeurs minières, le groupe anglo-australien BHP Billiton a terminé en baisse (-0,44% à 1.362,00 pence). La Bourse de Francfort a terminé en baisse, l'indice vedette Dax cèdant 0,49% à 12.203,46 points, alors que le MDax des valeurs moyennes s'est effrité de 0,26% à 24.899,78 points. L'énergéticien RWE a terminé comme la veille en tête grâce à un gain de 1,09% à 20,43 euros, son cours le plus élevé depuis deux ans. Il a été talonné par le groupe de santé Fresenius, qui a repris 1,01% à 79,92 euros. Parmi les pertes du jour, Lufthansa a abandonné 0,46% à 20,66 euros. Air Berlin a progressé (+9,70% à 0,41 euro). Fermant la marche du Dax, Deutsche Bank a dévissé de 3,22%, à 14,11 euros, presque imité par Commerzbank (-2,86% à 10,88 euros. La Bourse de Madrid a reculé de 0,95% à 10.443,8 points. Les bancaires étaient nettement en baisse. BancoSantander a perdu 2,50% à 5,5010 euros. BBVA a également cédé 1,90% à 7,5190 euros. Acerinox a avancé de 0,68% à 11,12 euros. Iberdrola a pris 0,63% à 7,0140 euros et Arcelormittal est monté de 1,87% à 22,06 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a cédé 0,79% à 21.789 points. Parmi les rares valeurs en hausse, Moncler a progressé de 1,88% à 23,79 euros et Yoox Net-A-Porter Group de 0,77% à 28,81 euros, tout comme Recordati ORD (à 35,48 euros). Ubi Banca a perdu 2,62% à 4,02 euros, Unicredit 2,05% à 17,66 euros et Salvatore Ferragamo 1,98% à 24,27 euros. Lisbonne a terminé en baisse de 0,32% à 5.243,07 points, pénalisée par la banque BCP qui a reculé de 1,18% à 0,23 euro. Parmi les perdants, le groupe de télécommunications NOS a cédé 0,92% à 5,50 euros, le distributeur Jeronimo Martins s'est replié de 0,89% à 16,75 euros et le groupe diversifié Sonae a lâché 0,31% à 0,97 euro. A l'inverse, l'électricien EDP a progressé de 1,26% à 3,21 euros et le producteur de liège Amorim a gagné 1,03% à 11,28 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,42% à 523,71 points. A la baisse, le fournisseur de services maritimes Boskalis a perdu 2,80% à 28,50 euros et le sidérurgiste Arcelor Mittal a chuté de 1,85% à 22,08 euros. A la hausse, le groupe d'édition professionnelle Wolters Kluwer a pris 1,42% à 37,87 euros. Bruxelles a fini en baisse de 0,26%, le Bel-20 des principales valeurs terminant la journée à 3.943,74 points. L'indice a notamment été soutenu par le groupe de métallurgie Umicore, qui a gagné 1,16% à 65,29 euros. Parmi les quatorze valeurs en baisse, la banque ING a enregistré la plus mauvaise performance: -1,10% à 15,28 euros.
Wall Street termine en net recul La Bourse de New York a subi jeudi sa plus forte baisse depuis trois mois, plombée par l'inquiétude liée aux controverses politiques qui ravivent les doutes sur la capacité du président Donald Trump à tenir ses promesses électorales. Le marché a aussi réagi aux informations en provenance de Barcelone, où au moins 13 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées, selon un bilan provisoire, par une camionnette qui a foncé dans la foule en plein centre-ville. L'indice Dow Jones a cédé 274,14 points, soit 1,24%, à 21.750,73. Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 1,54% à 2.430,01 et le Nasdaq Composite a cédé 1,94% à 6.221,91. Le S&P accuse ainsi sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 17 mai et retombe à son plus bas niveau de clôture depuis le 11 juillet. Le marché a creusé ses pertes dès le début de la matinée en réaction à des rumeurs évoquant une possible démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump. La Maison blanche a démenti la nouvelle, mais manifestement sans parvenir à rassurer les investisseurs. Mercredi, Donald Trump a dissous deux comités consultatifs réunissant des grands patrons américains, après la démission de plusieurs d'entre eux pour protester contre ses déclarations sur les violences de samedi dernier à Charlottesville, en Virginie, lors d'une manifestation de néonazis et de suprémacistes blancs. La tentation de vendre est d'autant plus forte que les marchés actions affichent des niveaux de valorisation élevées, explique Stephen Massocca, vice-président senior de Wedbush Securities.
Tous les secteurs ont fini dans le rouge "Quand on a atteint ces niveaux de valorisation pour beaucoup de grands noms, il n'en faut pas beaucoup. Le moindre élément peut être une excuse", ajoute-t-il. Les investisseurs semblent progressivement perdre confiance dans la capacité de l'équipe Trump à mettre en oeuvre son programme, souligne-t-il aussi. "Les problèmes continuels avec la direction du Parti républicain, l'incapacité à faire quoi que ce soit et le dernier blocage en date entre le président et le Congrès, tout cela n'aide pas." L'indice de volatilité du CBOE a bondi de 3,8 points sur la journée pour remonter à plus de 15,30. Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée en territoire négatif. Celui des valeurs financières a perdu 1,74%, celui de l'industrie 1,71%, celui des hautes technologies 1,98%. Le géant des équipements de réseaux Cisco a chuté de 4,02%, de loin la plus forte baisse du Dow, après avoir publié mercredi soir un chiffre d'affaires inférieur aux attentes dans ses activités de sécurité. Autre poids lourd sanctionné, Wal-Mart a cédé 1,58% , le marché ayant mal accueilli l'annonce d'une dégradation de ses marges, conséquence de sa stratégie promotionnelle et de ses investissements dans le commerce électronique. Mais les principaux contributeurs à la baisse du Dow ont été la banque Goldman Sachs (-1,86%) et Apple (-1,92%). Sur le marché des changes, le dollar a gagné près de 0,2% face à un panier de devises de référence mais il a surtout profité de la faiblesse de l'euro après la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui souligne les risques liées à l'appréciation de la monnaie unique. L'euro se traitait en fin de séance à 1,1720 dollar, en repli de 0,4% sur la journée. Les rendements des bons du Trésor américain, eux, ont reculé, une partie des investisseurs se repliant sur le marché obligataire. Le dix ans a cédé près de quatre points de base pour revenir à 2,1853%, son plus bas niveau depuis une semaine. L'or, autre valeur refuge, a gagné 0,4% pour remonter à plus de 1.287 dollars l'once.