Cet été, on a enregistré des perturbations dans l'alimentation en eau des ménages, où le citoyen algérien a exprimé son mécontentement, surtout qu'en cette période de l'année, et en raison de la chaleur, on consomme trop d'eau. Ces perturbations, en effet, ont été enregistrées également au niveau d'unités économiques majeures, à l'exemple de l'usine sidérurgique d'Annaba. Afin de comprendre si le pays est au seuil d'une crise d'eau, l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, a choisi ce thème pour le traiter, hier, avec le directeur des ressources en eau au ministère des Ressources en Eau. En effet, on n'est pas dans une crise d'eau, c'est ce qu'indique le directeur des ressources en eau au ministère des Ressources en Eau, qui explique que les perturbations n'ont affecté que " que quelques villes ", et que l'approvisionnement est assuré correctement dans la majeure partie du pays. Des localités concernées par les pénuries, qu'il impute à un déficit de précipitations, M. Abdelwahab Smati cite celles dont l'unique ressource provient des barrages, à l'exemple de Tébessa, Souk Ahras, Bordj Bou-Arreridj, Sétif, Annaba et Tarf, toutes situées à l'est de l'Algérie. De la forte pénurie d'eau observée dans la métropole d'Annaba, en particulier, il explique que ce " cas isolé " résulte d'une série de conjonctures liées notamment à la réhabilitation d'équipements, dont une conduite " fuyarde " de 22 km qui, " si elle avait été rénovée ", aurait permis d'éviter la situation ainsi créée. Du déficit de remplissage des barrages dans cette partie du pays, l'Invité, le chiffre globalement à 400 millions de mètres-cubes, précisant, d'autre part, que les réserves hydrauliques retenues dans les ouvrages hydrauliques du pays sont de l'ordre de 55% par rapport à leur potentiel de retenue.
Et s'il ne pleuvait pas ? Le directeur des ressources en eau se veut, à propos du manque de pluie et ses effets sur l'approvisionnement en eau, rassurant : " les barrages, dit-il, n'assurent que 35% des besoins en eau potable, alors que 50% sont tirés des nappes souterraines, dans lesquelles, ajoute-t-il, sont prélevés quelque 2,5 milliards de mètres-cubes. A ces quantités, M. Smati ajoute celles issues des équipements de dessalement, lesquels produisent un total de 1,9 million de mètres-cubes/jour. Entre autres solutions, au cas où la pluviométrie venait à se faire rare, celui-ci signale qu'il pourrait être fait appel aux réserves hydrauliques contenues dans certains barrages, réservées, jusqu'alors, à l'irrigation agricole. Il cite, en outre, les transferts d'eau qui pourraient être opérés à partir de zones géographiques n'ayant pas subi de choc hydrique, vers celles où pourraient être constatées des pénuries de ce précieux liquide. De la situation créée, M. Smati tire des enseignements : il faudrait, déclare-t-il, " lutter plus efficacement contre les fuites, le gaspillage mais aussi le piratage de l'eau opéré à partir de canalisations principales ".