L'Egypte a une histoire particulière avec l'état d'urgence. Depuis 1981, le pays est constamment sur le volcan d'une crise sécuritaire qui a autorisé les différents règnes des pouvoirs successifs à décréter l'état d'urgence qui n'a été levé partiellement qu'en 2012. L'Egypte a une histoire particulière avec l'état d'urgence. Depuis 1981, le pays est constamment sur le volcan d'une crise sécuritaire qui a autorisé les différents règnes des pouvoirs successifs à décréter l'état d'urgence qui n'a été levé partiellement qu'en 2012. Après l'assassinat d'Anouar Sadate le 6 octobre 1981, le pays a été ébranlé par la nouvelle. Le régime de l'époque qui inaugurait l'ère de Moubarak confortait la thèse du "tout sécuritaire" en décrétant l'état d'urgence avec les pouvoirs spéciaux de l'armée et les tribunaux d'exception qui devaient faire régner l'ordre martial du pays. Les années 80 ont donc favorisé une espèce de dualité entre le pouvoir en place et les opposants de l'époque qui comprenaient dans ce sillage, les frères musulmans issus de la confrérie salafiste, les nasséristes proches du courant de la gauche et quelques nationalistes. Hosni Moubarak ne devait en aucun céder aux concessions. L'armée qui dirigeait d'une main de fer n'avait comme stricte consigne que de mettre au pas tout mouvement d'opposition. La liberté de la presse était réduite au minimum pour ne pas dire muselée et contrôlée. Les prisons étaient déjà remplies de milliers d'opposants et aucune liberté n'est accordée à celui ou ceux qui pouvaient se lancer dans l'audace de la critique et la remise en cause du régime. Cette façon de traiter s'est prolongée jusqu'aux années 2000 où les camps de l'opposition ont initié un mouvement puissant en 2005 comme celui de "kefaya" qui a jeté les bases d'un bras de fer avec les autorités. Ces dernières ont toujours justifié la mise en place de l'état d'urgence pour interdire toute manifestation publique et contestation politique. Entre 2005 et 2010, la société égyptienne avait entamé à se réorganiser en pôle d'opposition avec l'apparition de jeunes universitaires et autres syndicalistes qui menaient parfois dans la clandestinité leurs combats. Mais dans cette logique, la société des frères musulmans qui a réussi à ratisser large et aidée par d'autres groupes salafistes, l'opposition a fait apparaître ces griffes. Bien que les opposants de gauche se démarquaient foncièrement des "forces salafistes", le même mot d'ordre était de faire effondrer le régime Moubarak en février 2011. La suite est connue des évènements qui ont plongé l'Egypte dans une crise politique qui l'ensanglante depuis 5 années. Or, l'état d'urgence qui a été levé partiellement en mai 2012 par le maréchal Tantaoui, n'avait donné qu'un mince espoir pour voir la stabilité politique se consacrer. La transition depuis 2012 avait assuré au pouvoir militaire une certaine hégémonie avec des affrontements avec les défenseurs des droits de l'homme qui établissent des rapports sombres sur la situation politique. Dans la confusion de l'élection de Mohamed Morsi comme premier président civil, les protestations ont commencé dès les premiers mois de l'élection avec d'un côté, les frères musulmans et de l'autre un courant populaire constitué de libéraux, laïcs et jeunes opposants des quartiers huppés. Un bras de fer qui n'a pas empêché la situation sécuritaire à se dégrader jusqu'à la dernière élection de Abdelfatah Sissi, un général des premiers rangs que le coup d'Etat du 8 juin 2014 avait placé à la tête du pouvoir. Ce dernier, qui a joué la carte de l'apaisement, avait reconduit l'état d'urgence suite aux incidents d'octobre 2014 en réaction aux attentats meurtriers des groupes djihadistes qui continuent d'inscrire leurs actes de violences dans la région du Sinaï. Elle donne également des pouvoirs élargis à la police en matière d'arrestation et de détention, et autorise le renvoi devant des tribunaux d'exception. Comme d'habitude, les milliers d'arrestations se suivent parmi les membres des frères musulmans. Le reproche de certains avocats et membres des droits de l'Homme se fait plus visible dans les procès jugés expéditifs et disproportionnés. Pour les autorités "la situation sécuritaire reste dangereuse". Toutefois, le Parlement peut voter l'état d'urgence à la demande de l'exécutif; mais sa durée est limitée à 6 mois et il ne peut être ensuite renouvelé que par référendum. Après l'assassinat d'Anouar Sadate le 6 octobre 1981, le pays a été ébranlé par la nouvelle. Le régime de l'époque qui inaugurait l'ère de Moubarak confortait la thèse du "tout sécuritaire" en décrétant l'état d'urgence avec les pouvoirs spéciaux de l'armée et les tribunaux d'exception qui devaient faire régner l'ordre martial du pays. Les années 80 ont donc favorisé une espèce de dualité entre le pouvoir en place et les opposants de l'époque qui comprenaient dans ce sillage, les frères musulmans issus de la confrérie salafiste, les nasséristes proches du courant de la gauche et quelques nationalistes. Hosni Moubarak ne devait en aucun céder aux concessions. L'armée qui dirigeait d'une main de fer n'avait comme stricte consigne que de mettre au pas tout mouvement d'opposition. La liberté de la presse était réduite au minimum pour ne pas dire muselée et contrôlée. Les prisons étaient déjà remplies de milliers d'opposants et aucune liberté n'est accordée à celui ou ceux qui pouvaient se lancer dans l'audace de la critique et la remise en cause du régime. Cette façon de traiter s'est prolongée jusqu'aux années 2000 où les camps de l'opposition ont initié un mouvement puissant en 2005 comme celui de "kefaya" qui a jeté les bases d'un bras de fer avec les autorités. Ces dernières ont toujours justifié la mise en place de l'état d'urgence pour interdire toute manifestation publique et contestation politique. Entre 2005 et 2010, la société égyptienne avait entamé à se réorganiser en pôle d'opposition avec l'apparition de jeunes universitaires et autres syndicalistes qui menaient parfois dans la clandestinité leurs combats. Mais dans cette logique, la société des frères musulmans qui a réussi à ratisser large et aidée par d'autres groupes salafistes, l'opposition a fait apparaître ces griffes. Bien que les opposants de gauche se démarquaient foncièrement des "forces salafistes", le même mot d'ordre était de faire effondrer le régime Moubarak en février 2011. La suite est connue des évènements qui ont plongé l'Egypte dans une crise politique qui l'ensanglante depuis 5 années. Or, l'état d'urgence qui a été levé partiellement en mai 2012 par le maréchal Tantaoui, n'avait donné qu'un mince espoir pour voir la stabilité politique se consacrer. La transition depuis 2012 avait assuré au pouvoir militaire une certaine hégémonie avec des affrontements avec les défenseurs des droits de l'homme qui établissent des rapports sombres sur la situation politique. Dans la confusion de l'élection de Mohamed Morsi comme premier président civil, les protestations ont commencé dès les premiers mois de l'élection avec d'un côté, les frères musulmans et de l'autre un courant populaire constitué de libéraux, laïcs et jeunes opposants des quartiers huppés. Un bras de fer qui n'a pas empêché la situation sécuritaire à se dégrader jusqu'à la dernière élection de Abdelfatah Sissi, un général des premiers rangs que le coup d'Etat du 8 juin 2014 avait placé à la tête du pouvoir. Ce dernier, qui a joué la carte de l'apaisement, avait reconduit l'état d'urgence suite aux incidents d'octobre 2014 en réaction aux attentats meurtriers des groupes djihadistes qui continuent d'inscrire leurs actes de violences dans la région du Sinaï. Elle donne également des pouvoirs élargis à la police en matière d'arrestation et de détention, et autorise le renvoi devant des tribunaux d'exception. Comme d'habitude, les milliers d'arrestations se suivent parmi les membres des frères musulmans. Le reproche de certains avocats et membres des droits de l'Homme se fait plus visible dans les procès jugés expéditifs et disproportionnés. Pour les autorités "la situation sécuritaire reste dangereuse". Toutefois, le Parlement peut voter l'état d'urgence à la demande de l'exécutif; mais sa durée est limitée à 6 mois et il ne peut être ensuite renouvelé que par référendum.