Par Kader Bakou Que signifient pour un habitant d'Adrar, de Ghardaïa ou de Touggourt ces unes de journaux ou ces articles annonçant une «canicule» ou de «fortes chaleurs avec des températures qui peuvent atteindre 40°C» ? Depuis le mois de juin, les températures dépassent largement les 40°C à l'ombre dans la plupart des villes et régions du Sahara. Il a suffi d'un petit souffle d'air chaud sur le nord du pays, en provenance justement de ces régions du Grand Sud, pour que les services météo lancent un BMS et que les médias commencent à mettre en garde contre les effets de la chaleur. Jeudi dernier, le JT a abordé ce sujet en montrant, notamment, des médecins donnant des conseils et expliquant les précautions à prendre en période de grosses chaleurs. Au bulletin météo qui avait suivi le journal télévisé, nous avons remarqué que sur les villes côtières, la température n'atteindra les 40°C qu'à Alger et sa région. A Oran et Annaba, par exemple, les températures restaient «normales». Voilà comment on tombe dans le piège d'une info «régionaliste» comme si l'Algérie se limitait à Alger et ses environs. Si ce n'est pas de l'ethnocentrisme, ça ressemble fort à de «l'algéroisocentrisme». C'est peut-être vrai que les habitants du Sahara sont habitués à la chaleur. Mais les habitants du nord de l'Algérie ne sont quand même pas des Suédois qui n'ont jamais connu un été africain ! K. B.