Par Kader Bakou Lors d'un des débats qui avaient suivi une des projections du film de fiction Fadhma n'Soumer, certains ont reproché à Belkacem Hadjadj le fait qu'il n'ait pas montré la résistante algérienne en train de combattre «comme un homme» les Français et leurs alliés sur le terrain les armes à la main. Le réalisateur d'El Manara a répondu que, vraisemblablement, elle ne l'avait pas fait et que son rôle a été de galvaniser les foules et de les mobiliser pour défendre leur pays et leur terre. Ainsi, Hadjadj est accusé indirectement d'avoir «diminué» le rôle joué par Fadhma n'Soumer dans la résistance algérienne en Kabylie, dans les années 1850. Cette manière de voir les choses montre que, chez certains, la force physique est supérieure à la force des idées et que l'épée est toujours plus efficace que la plume et la pensée. Une guerre aussi «sacrée» soit-elle est une action de violence collective, donc de destruction, qui, de ce fait, peut être pratiquée par n'importe qui. Mais pour bâtir une vraie civilisation, les idées sont nécessaires. Ceux qui, en quelques minutes, avaient réduit en cendres les deux tours du World Trade Center de New York n'ont pas été capables de bâtir un immeuble de quelques étages à Kaboul où ailleurs. Attention aussi à cette «violence révolutionnaire» qui devient parfois une violence sociale d'autodestruction ! K. B.