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Le retour à nos démons
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 12 - 2014


Par Nassira Belloula
Auteure
La condamnation à mort de Kamel Daoud nous renvoie horriblement dos à dos avec nos démons. Ces démons qui n'ont jamais quitté nos esprits, nos chairs et nos craintes. Et, aujourd'hui, ils reviennent ces démons, ils se matérialisent de nouveau avec ce que nous redoutons le plus, nous faire basculer encore et encore dans l'horreur. Apparemment, tous nos morts n'ont pas suffi, toutes nos souffrances n'ont pas suffi, toutes nos privations, nos exils, nos plaintes, nos fractures et déchirures n'ont pas suffi.
La fatwa contre Kamel Daoud est plus que dramatique, car au-delà du lâche appel au meurtre contre un romancier talentueux, franc et courageux à défendre ses idées et ses principes, elle nous projette violemment au cœur de notre tragédie passée. D'un coup, nous voici revenus au début de la décennie noire, lorsque les fatwas et les condamnations à mort pleuvaient, et mouraient sous les balles et les couteaux des islamistes les meilleurs d'entre nous, nos plumes et nos voix. Vingt ans plus tard, nos morts sont oubliés à coups de concorde civile, de charte pour l'étrange paix, d'amnésie, de pardons arbitraires et de tractions politiques perverses. Et, pire, nous les avons enterrés pour mieux les piétiner ; voilà à quoi nous renvoie la condamnation à mort de Kamel Daoud.
Nos larmes et la mort de nos hommes et femmes tombés sous le coup des fatwas semblables à celle qui vient de mettre la vie d'un jeune homme plein de vie et de talent en danger sont vaines. Sinon comment permettre une telle dérive, après tout ce que nous avons vécu et subi dans notre chair ? Comment peut-on permettre à un autre sinistre prédicateur de nous renvoyer à ces années de braise ? Comment ose-t-il recommencer le sinistre scénario en toute
impunité ? De quel droit décide-t-il de qui doit vivre ou mourir ? Comment peut-il exiger la mort de Kamel Daoud dans un pays qui a connu la pire des atrocités par la faute de ses semblables ? Qui blâme-t-on dans cette dérive ? Qui est véritablement coupable ? Sommes-nous devenus si amnésiques ?
Des questions qui trouveront des réponses dans ce que nous sommes devenus vingt ans après la décennie noire. Une société qui a bridé sa conscience, qui s'est islamisée, qui refuse la vie, l'intelligence, l'amour, la réflexion, l'espoir, la tolérance, le pardon, l'innocence, la modernité, la différence, la beauté car sans une telle société, ces briseurs de vie et de rêves ne seraient jamais revenus parmi nous.


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