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Lettre de province
Un Premier ministère sert-il encore ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 04 - 2015


Par Boubakeur Hamidechi
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Trente mois après sa désignation, il se dit, du Premier ministre, qu'il commence à donner des signes d'essoufflement. C'est qu'en plus du caractère usant de la fonction en elle-même, l'on ne peut, en effet, ignorer le contexte singulier qui a caractérisé les deux tiers de sa présence à ce poste. Celui qui a duré deux années (27 avril 2013 à ce jour) et lui a fait obligation de cumuler également les besognes régaliennes de chef de l'Etat, en termes de représentativités protocolaires. Avec un agenda, en permanence surbooké, il est aisé de deviner qu'un Sellal, surexposé à tous les instants, finisse bien par être la cible idéale de la critique au sein même des réseaux qui gouvernent. Homme de confiance de Bouteflika, lorsque celui-ci s'était attelé à faire diversion au cœur de la tempête ayant balayé des régimes arabes en 2011, il reçut cette promotion dès l'automne 2012 après que le palais eut fini de chasser les éternels ambitieux que sont Ouyahia et Belkhadem.
Premier ministre sans étiquette partisane mais nanti d'une réputation d'exécutant aux ambitions modestes dans la carrière, il ne pouvait que convenir à un chef de l'Etat insatiable. La perspective d'un 4e mandat commençant à se dessiner dans l'esprit de ce dernier dès 2012 expliquait en quelque sorte son choix. Seulement Bouteflika, tout autant que Sellal évidemment, ne pouvaient maîtriser la totalité de l'écriture du scénario devant les mener jusqu'en 2014.
La maladie en bouleversera la mise en scène initiale et le Premier ministre fut obligé de tenir d'autres rôles que le sien. Or, ceux qui, dans les allées du pouvoir, sont chargés de sonder les reins et les âmes parlent déjà d'une apothéose par l'épuisement au sujet de Sellal. Ce «burn out» anglo-saxon, qui signifie qu'une carrière est calcinée, n'a-t-il pas ouvert une lucarne pour la spéculation ? En clair, comment et par qui remplacer ce Premier ministre consumé par la démultiplication des fonctions qu'il exerça ? Peu importe les noms avancés pour sa succession, la question est autrement plus subtile à poser que la réponse elle-même. Autrement formulé : comment changer de Premier ministre lorsqu'il n'est pas du tout évident que l'autorité hiérarchique (le chef de l'Etat), seule capable de le faire, s'exerce réellement à la tête du pays ? C'est que de toutes les impasses dans lesquelles est coincé l'Etat, il y a sûrement celle de la validité de la signature du Président qui est suspectée. Cela étant, à une époque terrible pour l'Etat, quand les charges de la fonction présidentielle sont aléatoirement assumées ne devient-il pas plus attentif justement de sélectionner parmi le personnel du régime celle ou celui qui sera en mesure d'assumer avec un certain désintéressement personnel «l'intérim secret» du palais ? C'est qu'à travers le mensonge d'Etat imposé au pays depuis deux années, la réalité n'est jamais nommée.
Or, ce déni de vérité n'affecte pas uniquement la crédibilité du régime, il grippe également tous les mécanismes institutionnels à un point tel que la nomination d'un Premier ministre, dans des circonstances exceptionnelles, devient un enjeu primordial. Collatéralement à la réfutation systématique de l'idée de vacance du pouvoir, l'exécutif torpille de fait les institutions législatives et opère en interne les aménagements susceptibles de faire tourner l'appareil d'Etat à l'abri de toute interférence. Et c'est bel et bien sur la modulation des responsabilités affectées à un Premier ministre que s'apprécient justement les marges de manœuvre de nos présidents. Qu'importe les appellations sous lesquelles les Constitutions successives désignèrent cette fonction. «Primature» pour Premier ministre ou «chefferie» lorsqu'on a voulu en faire un chef de gouvernement dans les faits, son rayonnement est demeuré toujours le fait du prince. De la même manière que ce dernier est en mesure également de brider les prérogatives de l'occupant à tout moment.
Produit donc d'une Constitution hybride et d'un pluralisme factice, elle a fini par n'être qu'une caisse d'amplification des directives du palais lequel, d'ailleurs, entretient dans ses bureaux un cabinet de conseillers lequel serait l'exact doublon du gouvernement. Ravalée au rang d'oripeau (la chefferie ou la primature, c'est selon), elle n'a été que rarement le lieu géométrique où se consultent les commis de l'Etat avant d'élaborer des solutions. Tout juste s'il lui est permis de formaliser la communication du palais. Sans trop s'attarder sur le légendaire et peu gratifiant attribut de «fusible» que le Président fait sauter dans les moments de vive tension sociale, il y a surtout sa relation avec le Parlement, laquelle ne manque pas d'ambiguïtés.
Dans un environnement despotique, l'on s'est effectivement toujours demandé s'il y a encore des parenthèses de discussion et d'échange au sujet de l'intendance de la Nation quand on sait que le dépositaire officiel n'a qu'une vague feuille de route. Ce serait notamment le cas de Sellal qui en est réduit aux louvoiements sur tous les sujets jusqu'à être «doublé» par communication du patronat (le FCE) lequel dispense des leçons de prospérité en redessinant les objectifs à terme de l'économie algérienne ! C'est dire par conséquent que la tragédie de l'Algérie s'est nouée cette fois dans le changement de casting du premier cercle. Là où progressivement les élites politiques cèdent du terrain aux traders. De ceux qui bénissent la vertu du commerce et n'ont qu'un souci secondaire pour le capital humain. La rumeur qui cite des noms de remplacement ne puise-t-elle pas d'ailleurs ses critères dans le catéchisme de cet entreprenariat indigène ? Une tentation affirmée au fil des semaines face à laquelle Sellal n'a que des munitions archaïques pour dissuader ces hussards de l'affairisme. Hélas, pour ce dernier commis de l'Etat !


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