Par Kader Bakou L'actuelle canicule, qui affecte une partie de l'Europe occidentale, notamment l'Espagne et la France, est d'origine africaine, tout comme beaucoup de migrants et de réfugiés. Parti du Sahel et du Sahara, «le coup de sirocco» a suivi pratiquement la «route de l'Europe» de la tradition migration humaine. Il a d'abord atteint l'extrême nord de l'Afrique du Nord où, avec le climat méditerranéen, «il y a un bel été qui ne craint pas l'hiver», pour reprendre Georges Moustaki. Une quinzaine de kilomètres à peine séparent Tanger, au nord du Maroc, de Gibraltar, au sud de l'Espagne. La nature ne reconnaît pas les frontières inventées par l'Homme, ni d'ailleurs celles héritées du colonialisme. La péninsule Ibérique est la première à connaître cette précoce arrivée d'air chaud. Poitiers ou pas, la canicule continue sa progression vers l'ouest et le sud- ouest de la France faisant voir de toutes les couleurs aux mesures de «vigilance» de France Météo. Paris perd rapidement son «A». La vague de chaleur, qui a visiblement les coudées franches, arrive jusqu'au Franche-Comté, à la frontière avec la Suisse. Maître du ciel français, le sirocco domine maintenant tout le territoire de l'ex-première puissance coloniale sur le continent noir. «L'été africain» règne sur une bonne partie de l'Europe. La guerre — et ses destructions — est l'ennemie de la nature, de l'écologie et de l'environnement. La paix en Afrique, au Sahel, au Sahara, au Mali, en Libye épargnera à l'Europe bien de désagréments et autres dérèglements climatiques. Le boisement ou reboisement du Sahara est pour le bien des Africains, mais aussi des habitants de la partie nord de la Méditerranée. Sur cette Terre, nous sommes tous liés, comme les passagers d'un même vaisseau ! K. B.