Native d'Alger, Zola Djenane est originaire de N'gaous, dans la wilaya de Batna. Elle est artiste plasticienne et décoratrice dans la spécialité design aménagement. Elle fait de la peinture depuis plusieurs années, avec un certain penchant pour la calligraphie berbère. Sa première exposition remonte à l'année 1999, à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger. La jeune artiste a exposé ses œuvres un peu partout, notamment à l'ambassade de France et à la résidence de l'ambassade d'Allemagne à Alger. Le Soir d'Algérie : Une exposition en perspective ? Zola Djenane : Oui, je suis en train de préparer une exposition. Mais, je prends tout mon temps. L'inspiration dépend de beaucoup de facteurs... Quelques thèmes ? J'essaie toujours d'évoluer dans mon style et mes thèmes. Je ne veux pas faire toujours la même chose. Donc, il y a toujours une évolution et des nouveautés. La vie est toujours en mouvement, comme moi d'ailleurs (rires). Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Sont-ils une source d'inspiration pour l'artiste ? Oui, les voyages sont une source d'inspiration. D'ouverture d'esprit aussi. Moi, par exemple, je travaille beaucoup avec le sable. De mes voyages en Indonésie, en Thaïlande et à travers l'Algérie à Djanet, Batna et ailleurs, j'ai ramené des grains de sable et de la terre que j'ai utilisés dans mes tableaux. La terre bouge et voyage ainsi. A travers l'œuvre, elle raconte aussi une histoire. Lors des expositions les gens posent la classique question : «Qu'est-ce que tu voulais dire à travers ce tableaux ?» Ce qui m'intéresse moi, c'est de faire voyager le public à travers son regard et son imagination. L'artiste est capable de faire un voyage astral, un voyage que personne ne croit, d'ailleurs. Vivre, ce n'est pas uniquement manger. C'est rêver, voyager et voir ce que le Bon Dieu nous a donné... On ne vit qu'une fois. Mais l'artiste à une autre mission : aider les autres à travers l'art. Justement, vous avez participé à une action de solidarité à SOS village d'Enfants de Draria... C'est vrai ! J'étais parmi un groupe de bénévoles qui ont apporté leur aide chacun dans son domaine et sa spécialité. L'artiste aussi peut aider à sa façon. Pour rester dans le domaine de la solidarité, vous participez aussi à des actions des Lions Club Blidalasource... En effet. Les activités des Lions Club Blidalasource dans ce domaine peuvent être divisées en deux catégories. Ainsi, il y a l'activité classique, qui est la plus importante, et aussi les grandes actions. Dans les activités classiques entre la distribution d'articles scolaires. Le Ramadhan dernier, nous avons visité la clinique gérée par des sœurs à Blida. C'était comme un voyage dans le temps... Cette clinique d'accouchement est ouverte aux femmes algériennes qui ne payent qu'un prix symbolique. Une aide en produits nécessaires a été distribuée aux responsables de la clinique. On compte aussi aider le bloc opératoire de cette clinique en installant la climatisation, en améliorant l'éclairage et en recouvrant les murs d'une peinture anti- bactérienne. Nous avons partagé le f'tour du Ramadhan avec le père et les sœurs et une quarantaine d'invités. La rupture du jeûne avait eu lieu avec des «Bismi Allah » et des «Allah Akbar ». Autour de la table, il n'y avait pas de différence entre les musulmans et les chrétiens : il y avait des êtres humains, tout simplement. Parmi les grandes actions de Blialasource figure le projet Erridha de lutte contre la cataracte dans le sud du pays. Un microscope opératoire transportable permet d'effectuer les opérations chirurgicales. Mais au préalable, il faut un bon dépistage. Dernièrement, nous sommes allés à Djanet. Sur le terrain, dans des endroits isolés, le Dr Chalabi fait des miracles, tout en essayant de former des jeunes. Le Dr Koulougli, un autre bénévole a ramené le matériel de sa clinique de Tlemcen à Djanet. J'ai observé l'émotion d'un enfant de sept ans qui après une opération chirurgicale voit la lumière pour la première fois de sa vie. Blidalasource, c'est comme une famille. J'ai côtoyé des gens extraordinaires comme Salim Oukassi, Dalila Benyaa, Rima Azzouz, Rafik Madaoui et Mina Benmihoub. Il y a aussi un Algérien qui a organisé une kermesse au Canada pour réunir l'argent nécessaire pour installer une pompe solaire pour le puits d'un village isolé dans la région de Djanet. Le prochain objectif est d'équiper le village de panneaux solaires. Des migrants africains bénéficient aussi de soins gratuits. Récemment, à Laghouat, nous avons distribué des vêtements aux enfants.Tout cela c'est aussi grâce à l'aide de sponsors. L'Algérien est généreux, mais il veut voir où va son argent et ses dons, et c'est légitime. D'autres projets dans ce domaine ? Il y a le projet «Ouï-dire», celui d'une bibliothèque sonore pour les non-voyants. Nous avons déjà fait ça à Sidi Bel-Abbès, Laghouat, Blida et Batna, et nous comptons faire ça partout. Un autre projet, c'est celui d'ouvrir des écoles dans des endroits isolés... Vous n'avez pas trouvé des obstacles lors de ces différentes actions ? Il y a eu des obstacles... Par exemple, nous avons ramené de Tunisie des casques, des crèmes solaires et d'autres équipements pour les enfants de la lune. Mais une personne que nous avons sollicitée ne veut pas nous mettre en contact avec les gens qui souffrent de cette maladie. Nous n'avons même pas de statistiques... Mais, il y a toujours de l'espoir et la vie est une extraordinaire aventure.