L'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a présidé, hier lundi, au siège de son parti, Talaie El Hourriyet, une réunion du Pôle des forces du changement, une alliance partisane de l'opposition dont il est le coordinateur. Une réunion qui a donné lieu à un communiqué au vitriol contre le pouvoir, Bouteflika à sa tête. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L'examen de la situation politique, économique et sociale dans le pays, lit-on d'emblée dans le communiqué, fait ressortir un constat sans appel : «L'absence de légitimité et de crédibilité du système politique en place constitue la cause de l'impasse qui caractérise le fonctionnement de l'ensemble des institutions à tous les niveaux et la détérioration de la situation économique et sociale du pays.» Le même communiqué, signé par Ali Benflis, relève que ce constat se manifeste par plusieurs signes. Le plus important étant, comme l'a toujours soutenu l'ancien chef de gouvernement, «la vacance d'un pouvoir qui se trouve usurpé par des forces occultes extraconstitutionnelles». En d'autres termes, et comme toujours, Benflis frappe là où ça fait mal. Il met la maladie de Abdelaziz Bouteflika au cœur même du débat. L'autre signe relevé, «une déviance de la pratique politique qui a muté en un pouvoir personnel totalitaire». Bien évidemment, c'est toujours Bouteflika qui est visé à travers cette phrase. Bouteflika, ainsi que le quatrième mandat exercé dans les conditions que l'on sait. Avec comme première conséquence, note le communiqué, «l'aggravation de la crise politique et économique». Dans ce sillage, le Pôle des forces du changement se dit «préoccupé par les inévitables conséquences de la loi de finances 2016, adoptée aujourd'hui ( hier lundi Ndlr) et met en garde sur ses effets sur les conditions de vie du citoyen et particulièrement sur les couches les plus défavorisées». Une loi de finances qui, certainement, induira de nombreuses augmentations sur certains produits. Par ailleurs, Benflis dénonce «les diverses formes de harcèlement et de pression que pratiquent les autorités publiques à l'égard des médias et l'atteinte à la liberté d'expression». De manière générale, le Pôle des forces du changement, qui fait partie de la grande coalition de l'opposition, dite de l'ICSO, considère, enfin, que «l'unification de l'action de l'opposition en vue de contribuer à extirper le pays de sa crise multidimensionnelle est un acquis qu'il convient de saluer et de renforcer».