Par Abderrahmane Zerouati «Les princes n'ont d'autre moyen d'écarter les flatteurs que de montrer que la vérité ne peut les offenser...» (Machiavel) Ne serait-il pas bon de nous rappeler certains faits que nous nous employons à cacher les uns et les autres ? Je voudrais parler du bruit qui est fait autour des préparatifs qui ont lieu pour l'élection d'un nouveau président à la tête de la LPF. Deux candidats sont en lice, en l'occurrence M.Kerbadj qui projette de succéder à lui-même et M.Lahlou qui ambitionne de vivre une autre expérience après avoir vécu celle de président de club. Mais quel fut notre étonnement d'apprendre que la candidature de ce dernier fut rejetée ! Au seul motif, apprend-on, qu'une pièce que l'on dit importante manquerait : un acte qui donne le pouvoir à M.Lahlou d'agir au nom du NAHD (mandatement). La commission aurait donc agi par rapport à cette omission qui, à vrai dire, n'en est pas une, puisque dans le listing des pièces à fournir, on n'en a pas fait mention, selon M.Lahlou qui s'exprimait sur une chaîne satellitaire. Qui donc de Lahlou ou de la commission a tort ou a raison ? C'est un véritable déficit en tout cas en termes de crédibilité pour cette commission qui semble être loin de vouloir jouer franc jeu. Toutes les décisions que l'on a tendance à prendre nous réservent leur lot de surprises. Faut-il s'accoutumer avec cette réalité qui ne laisse personne se rapprocher de cet espace sportif ? Le fait de vouloir écarter tout concurrent a démontré la logique dans laquelle semble s'embarquer cette instance sportive à travers sa volonté de n'accorder de privilèges qu'à celui qu'elle s'apprête à plébisciter. Point d'indépendance dans ces instances où tout est ramené à une seule personne et dont on attend tout. Le projet de mettre M.Lahlou hors course, n'est-il pas cet autre refus de laisser s'exercer toutes les intelligences, de laisser se manifester toutes les idées ? Cette instance ne s'emploie-t-elle pas, encore une fois, à ériger tout ce qu'elle entreprend en institution et à le frapper du sacré ? Alors que les résultats contestables du reste sont là pour affirmer que l'échec est au bout de la route et qu'il finira par avoir raison du moindre recoin. Combine, tricherie, on en parle et il arrive qu'elles soient découvertes, mais combien ne le seront jamais ? Sont-ils nombreux à être infiniment respectueux des règles qui régissent le football ? Le pari est loin d'être gagné car, sûrs de leur stratégie qui s'avère très payante, les initiateurs du statu quo pointent pour brouiller les cartes à chaque fois qu'ils sentent que leurs intérêts sont menacés. De quoi laisser songeur sur la définition à donner sur le mandat dans cette instance du football. Le danger, le vrai, est donc dans ceux qui regardent et qui laissent faire. Nous tous... quoi ! L'appel du football est certes irrésistible, les gens accourent sans mesurer les conséquences d'un tel engagement, ignorant, de ce fait, ce qu'on attend d'eux et ce qu'ils doivent apporter. Mais une fois qu'ils y sont, peuvent-ils rester rationnels sans être prêts à des compromis pour garder leurs privilèges ? Difficile à dire. Que peut valoir un élu, aussi juste soit-il, quand il éprouve des difficultés à s'imposer à son entourage immédiat ? Pourquoi postuler pour un énième mandat pour qu'à la fin, l'on soit à la tête d'un football qui serait devenu, par la force des compromis, cette «faune» où il ne fait plus bon vivre ? L'Algérie est un grand pays et il y a une population incroyable de jeunes et cette jeunesse a des défis à relever. Être indifférent à cet avantage est la pire des attitudes. C'est pourquoi l'on doit réapprendre à ne plus faire les choses à moitié, que l'on se doit de redoubler d'efforts pour créer ce qui peut être considéré comme vital pour ce football devenu moribond faute de compétence. Bilan affligeant d'un championnat qui avance genoux à terre, clubs maintenus à flots grâce à l'argent de l'Etat algérien ! Il faut être bien naïf pour penser que les qualifications aux phases finales des coupes sont une avancée, pas du tout, les participations ne sont pas une fin en soi. Il faut davantage pour cela. La fédération du football est riche en termes d'avoir et par les hommes qui la composent. Ce n'est pas rien quand on sait quoi en faire. Les intentions doivent nécessairement se traduire dans les faits. Sinon à quoi bon... ?
