[email protected] Après un mois de goinfrerie, repus, la peau du ventre bien tendue, le porte-monnaie presque vide, il faut trouver des sous, encore des sous, pour habiller les enfants. Eh oui, un Aïd sans nouveaux apparats pour nos chérubins n'est plus une fête ! On a raclé les fonds de tiroirs, casser les tirelires mais rien n'en sort. Il reste la prime que notre cher employeur se fait un point d'honneur de verser à ses employés quelques jours avant la fin du mois de Ramadhan. Ouf ! On respire. Une bouffée d'oxygène qui vient à point nommé soulager quelque peu nos pères de famille qui, par les temps qui courent, n'arrivent pas toujours à boucler leurs fins de mois. Contents, on va enfin empocher le fameux bonus qu'on attendait avec impatience. On se précipite à la poste ou à la banque, c'est selon. Mais, une fois empoché, on ne sait plus s'il viendra à bout des dépenses des habits neufs pour les petits, ou des ingrédients pour la confection des gâteaux... On compte et recompte, on fait toute une gymnastique pour tenter de boucher les trous et, du coup, on se rappelle du voisin qui nous a dépanné en cette veille de ce mois sacré pour faire face aux frais qui nous attendaient. Adieu habits, douceurs ! Sans nul doute, notre créancier viendra taper à notre porte pour réclamer son dû. Alors on est bien content d'avoir perçu notre prime qui tombe à pic. On ne sera pas dans nos petits souliers et l'on n'aura pas à rougir. On sera fier d'avoir respecté nos engagements et payé notre dette. Eh oui, il y a des priorités dans la vie quand les sous viennent à manquer. Pour les vêtements, ma foi, il faut chercher ailleurs. Et l'on se fera à notre tour un point d'honneur pour que les enfants aient leurs habits neufs !