Des mesures d'urgence seront prises par les pouvoirs publics pour «limiter les taux de sucre et de sel dans les produits alimentaires». L'annonce déjà faite dans le passé a été réitérée hier par le ministre du commerce, M. Benmeradi, lors de son intervention devant les participants au colloque portant «diminution du sucre, du sel et des matières grasses dans les aliments». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La problématique avait été au centre de plusieurs réunions, dont la dernière en date qui avait regroupé l'ex-ministre du commerce feu Bakhti Belaïb avec les associations des consommateurs. Hier, à la safex, la question a été de nouveau évoquée, mais sans que le ministre du commerce ne précise la date de l'entrée en vigueur de cette disposition réglementaire. Il dira seulement que «la mesure est imminente», rappelant au passage, en citant les statistiques douanières, que «la facture de l'importation de sucre a connu une importante hausse, puisqu'elle est passée durant les sept premiers mois de l'année en cours à 698.51 millions de dollars, soit une hausse de 36.93% par rapport à 2016 qui était de 510.12 millions de dollars. Le ministre du commerce a rappelé, par ailleurs, les effets néfastes de la sur-consommation du sucre et du sel sur la santé des citoyens, provoquant notamment des cas d'obésité, des crises cardiaques, des tensions artérielles et des problèmes buccodentaires. «La publication de ces deux décrets constitueront une avancée importante vers une culture de consommation, celle saine et équilibrée. Il faut apprendre à nos enfants à manger avec moins de sel et de sucre», a-t-on souligné. Un responsbale d'une organisation de protection des consommateurs a mis l'accent sur le travail de sensibilisation et d'information qui doit être mené par tous les acteurs, en maintenant un contact permanent avec les producteurs des boissons gazeuses et jus et avec les boulangers, associés à la préparation de ces deux décrets. «Toutefois, le contrôle reste faible eu égard aux moyens limités», a-t-on souligné, en mettant l'accent sur la nécessité de renforcer les moyens des laboratoires régionaux de contrôle. Cela dit, le département du commerce tente de passer à la vitesse supérieure pour faire face à ce phénomène, en engageant plusieurs actions dont notamment la sensibilisation mais aussi introduire l'obligation de l'étiquetage qui doit être porté sur les produits alimentaires. Or, des sources soutiennent l'idée selon laquelle, des lobbyings sont indirectement exercés sur le département du commerce pour retarder voire ajourner cette décision. Ainsi, certains producteurs s'inquiètent des conséquences de la baisse du taux de sucre dans leurs boissons sur leurs ventes. Les consommateurs, habitués à des boissons trop sucrées, pourraient boire moins de jus et de sodas, si ces derniers s'avéreraient moins sucrés. Pour rappel, le département du commerce avait déjà pris les premières mesures de la limitation du sucre dans les produits alimentaires à l'instar de la mesure prise pour le café. Le décret en question a été élaboré sur la base des recommandations formulées par l'étude menée par le ministère du Commerce, où plusieurs infractions ont été relevées, notamment dans la production du café moulu. Le décret a, en effet, fixé dans ses articles 14, 19, 20, 26 le taux de sucre autorisé et les indications faisant état de sa présence sur les étiquettes. Dans l'article 14, le décret indique que «l'extrait de café sous forme liquide peut contenir des sucres alimentaires, torréfiés ou non, dans une proportion ne dépassant pas 12% en poids». Concernant le café dit «torréfié au sucre», le décret prévoit des taux de sucre, de caramel et d'amidon bien inférieurs aux 5% fixés selon les standards internationaux. Le texte indique à ce sujet que le taux de ces composants ne doit nullement dépasser les 3% au cours du processus de torréfaction ou pour l'enrobage des grains du café. Le texte prévoit également des dispositions relatives à l'affichage du taux de sucre sur les étiquettes. «La dénomination de vente "café torréfié au sucre", "café moulu torréfié au sucre", doit être complétée par l'indication du taux et du type de sucre ajouté avec le même caractère et la même taille d'écriture, de manière visible, lisible et indélébile et doivent figurer dans le même champ visuel principal de l'emballage du produit», est-il indiqué dans l'article 26.